Var : cinq morts dans le crash de deux hélicoptères militaires, des pilotes "expérimentés" [MAJ]
Le crash de deux hélicoptères militaires entre Cabasse et Carcès (Var), près de la station Véolia, a fait cinq morts ce vendredi 2 au matin. Il s'agissait de deux hélicoptères militaires de type Gazelle appartenant à l'EALAT (Ecole de l'aviation légère de l'Armée de terre) du Cannet-des-Maures.
L'accident a eu lieu vers 8h30 du matin. Les deux hélicoptères se seraient téléscopés. "Les deux hélicoptères se sont crashés loin du village de Carcès. L'un d'entre eux s'est disloqué et est tombé sur la route départementale. Le second a brûlé. Les causes de l'accident ne sont, à l'heure actuelle, pas identifiables", a fait savoir le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine au quotidien local.
Mise à jour à 17h39:
Le procureur de Marseille a tenu une conférence de presse ce vendredi après-midi. Selon lui, la collision en vol peu après le décollage est privilégiée, "compte tenu des premiers éléments". Le lieu exact et la raison de cette collision sont par contre inconnus. L'hypothèse d'une collision des appareils avec une ligne haute tension est"exclue". "Les pilotes étaient expérimentés, y compris les stagiaires à bord", a-t-il ajouté. Selon l'adjoint au général commandant l'EALAT, ce sont deux instructeurs, avec une grande expérience, de 3.000 à 5.000 heures de vol, qui étaient aux commandes des deux appareils. "Je ne crois pas que ce soit une erreur de pilotage, peut-être une erreur d'inattention, ou un problème mécanique"
Le Premier ministre Edouard Philippe a fait part sur Twitter de sa "très grande émotion" suite à ce terrible accident. Il a adressé ses condoléances "aux familles des victimes et à leurs frères d'armes".
J’ai appris avec une très grande émotion la mort accidentelle de cinq officiers de l’armée de Terre, dans le cadre d’une mission d’entraînement en vol dans le Var.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 2 février 2018
Mes plus sincères condoléances à leurs familles et à leurs frères d’armes.
Cinq personnes se trouvaient à bord des appareils. Elles sont toutes décédées sur le coup. La Préfecture du Var a confirmé le bilan à la mi-journée. Trois corps ont été retrouvés dans le premier appareil. Et deux dans l'autre. Le président de la République Emmanuel Macron a réagi par communiqué. Il a exprimé "son profond respect pour l’engagement de ces officiers qui s’entrainaient afin de se préparer à leurs futures missions". Et a rappelé "que les militaires de l’armée de Terre, comme ceux des autres armées françaises, sont engagés chaque jour dans de multiples opérations qu'ils remplissent, avec courage et efficacité, pour notre sécurité".
02 février 2018 : accident de 2 hélicoptères militaires dans le #Var. Bilan définitif des opérations de secours à 11h40 pic.twitter.com/YSH2S9UHzU
— Préfet du Var (@Prefet83) 2 février 2018
Une cellule de crise a été mise en place pour coordonner les secours. Un important dispositif de secours et de sécurité a été mis en place. Des pompiers et gendarmes, deux Dragons et un hélicoptère de la gendarmerie ont été dépêchés sur place.
La ministre des Armées Florence Parly était attendu dans l'après-midi. Lors d'un précédent bilan, la Préfecture du Var avait confirmé que les autorités avaient bien retrouvé trois corps sans vie dans le premier appareil. Le pilote du second avait aussi été vite retrouvé mais son passager était introuvable. Son corps a finalement été retrouvé dans la carcasse de l'hélicoptère.
Une enquête a été ouverte pour comprendre les circonstances du drame. La section de recherches de la gendarmerie de l'air s'en est saisie.
Les hommages des hommes et femmes politiques étaient nombreux sur les réseaux sociaux ce vendredi matin. Le maire de Nice et président délégué de la région PACA Christian Estrosi a interrompu son conseil municipal pour une minute de silence et a rendu hommage aux victimes sur son compte Twitter.
Condoléances aux familles des militaires décédés ce matin dans cet épouvantable accident d’hélicoptères dans le #Var. Soutien à leurs collègues de l’École de l'aviation légère de l'Armée de terre du Cannet des Maures. https://t.co/0duhIp18pN
— Christian Estrosi (@cestrosi) 2 février 2018
Patrick Genre, maire de Carcès, et Yannick Simon, maire de Cabasse, sont sur place. Les deux hommes n'en savent pas plus sur les circonstances exactes du drame. Ils ont évoqué auprès de Var-Matin, de ce qu'ils voient autour d'eux, "un périmètre fermé avec des débris partout". Yannick Simon a aussi expliqué que le site où a eu lieu l'accident, en Centre-Var, était "entièrement une zone de vol et d'entraînement pour les hélicoptères": "La base de l'EALAT est une école de formation et d'entraînement. Tous les pilotes de l'aviation légère viennent s'aguerrir ici, se former au combat, au vol de nuit, au vol tactique".
Suite au drame, la circulation est compliquée dans le secteur. La RD24 en direction de Brignoles a été coupée au niveau du pont de l'Issole. La RD13 entre Carcès et Cabasse est toujours ouverte. Un déviation a aussi été mise en place par la RD79 en direction de Cabasse, ou bien par la RD562 de Carcès.
Ces 15 dernières années, plusieurs militaires ont perdu la vie dans des accidents d'hélicoptères, pendant l'exercice de leurs fonctions. En janvier 2015, notamment, 11 militaires français et deux grecs avaient trouvé la mort sur la base aérienne espagnole de Los Llanos. Un problème au décollage avait poussé les pilotes d'un F16 grec à s'éjecter, mais l'avion s'était par la suite crashé sur le parking où se trouvaient les pilotes français.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.