Allain Bougrain-Dubourg agressé à coups de pelle par des braconniers
"Henry Emmanuelli et Jean-Louis Carrère sont aux cotés des braconniers". Agressé à coups de pelle lors d'une action contre le braconnage des pinsons, ce lundi 9 dans les Landes, Allain Bougrain-Dubourg ne mâche pas ses mots contre le président du Conseil général des Landes et le sénateur du département, tous deux socialistes, qu'il accuse de complaisance vis-à-vis de cette pratique.
En compagnie d'une demi-douzaine d'autres militants de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et d'autant de journalistes, l'emblématique président de l'association intervient dans un champ d'Audon (Landes). "Nous étions en train d'identifier des matoles (des pièges à pinsons, NDLR) remplis de graines", raconte à FranceSoir Allain Bougrain-Dubourg. Les militants secourent plusieurs de ces petits oiseaux et découvrent également, autour des cages, "des dizaines de cadavres de chardonnerets (une espèce également protégée, NDLR) le crâne défoncé, tués et jetés par les braconniers".
C'est alors que surgissent des riverains, armés d'outils, qui s'en prennent immédiatement aux membres de la LPO et aux journalistes qui les accompagnent. La scène est violente et quatre militants prennent "des coups de pelle et d'un autre outil, un long manche équipé d'un crochet tranchant", raconte Allain Bougrain-Dubourg, jusqu'à l'intervention des gendarmes. Les victimes s'en tirent toutefois avec seulement quelques contusions, qu'ils font constater à l'hôpital de Dax.
Des plaintes pour coups et blessures ainsi que dégradations (des véhicules ont eu les pneus crevés) ont également été déposées à la gendarmerie. L'un des riverains a, lui, annoncé à France Bleu sa volonté de saisir la justice pour violation de propriété privée.
"S'il y a une telle violence, c'est à cause d'un laisser-aller de l'Etat qui tolère le braconnage", s'insurge Allain Bougrain-Dubourg, qui dénonce le sentiment d'impunité des chasseurs illégaux de pinsons, nombreux dans les Landes. "Il n'y a pas d'élu qui est capable de s'élever contre cela", souligne-t-il en évoquant "une tension particulière, à la veille des élections car les chasseurs sont les listes de droite comme de gauche, ce qui leur donne un pouvoir".
Pas de quoi cependant décourager celui qui se bat pour la protection des oiseaux depuis des décennies. "On fait la même chose tous les ans. C'est la première fois que c'est aussi violent. Il a fallu 20 ans pour mettre un terme au braconnage des tourterelles dans le Médoc", rappelle-t-il, alors qu'un texte sur la biodiversité est actuellement débattu par le Parlement. Puis de conclure: "le propre de l'élu qui vote les lois, c'est de les faire appliquer".
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