Antoine, membre du RAID, raconte l'assaut contre l'Hyper Cacher
Il est le premier policier à être entré dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier dernier vers 17h. Le premier à avoir fait face au preneur d'otages, Amedy Coulibaly. Le premier à essuyer les tirs du terroriste. Antoine (le prénom a été changé) est membre du RAID, les forces spéciales de la police, il raconte ce jeudi dans un long entretien au Parisien l'assaut qui a mis fin à la prise d'otages de l'épicerie cacher.
Malgré les attentats qui viennent de frapper la France depuis deux jours et la traque des frères Kouachi qui se poursuit, Antoine évoque un début de journée quasi normal, ce vendredi 9 janvier. "Nous déjeunions avec quelques collègues, quand nos bipeurs ont sonné à l'unisson": la nouvelle de la prise d'otages porte de Vincennes vient de tomber, les hommes du RAID se rendent sur place.
Commence alors une longue attente, "chacun d'entre nous, RAID, BRI, BI, s'est vu confier un rôle précis. C'est à ce moment-là que mon chef de groupe m'a dit que j'allais prendre la tête de la première colonne d'assaut à l'entrée principale du magasin", raconte-t-il au Parisien.
En première ligne à l'ouverture du rideau de fer du magasin, Antoine porte le lourd bouclier qui protège ses collègues des balles de kalachnikov tirées par Amedy Coulibaly. "A mesure que le rideau se lève, je sais que le risque de tirs grandit. Notre priorité, c'est surtout de préserver la vie des otages, d'autant que nous ne savons pas où ils se trouvent", explique-t-il. Ce policier d'élite sera touché par une balle qui, malgré son gilet pare-balles et son bouclier, le blessera et lui provoquera d'importantes brûlures avant que ses collègues n'abattent le terroriste.
"Je ne suis pas un héros. Comme mes collègues, j'ai juste fait mon travail, rien de plus", dit-il avec humilité, avant de préciser qu'il est fier de ce qu'il fait: "c'est un métier magnifique". Pour mémoire, avant d'être neutralisé par les hommes du RAID, Amedy Coulibaly avait froidement abattu quatre de ses otages.
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