Appels à la démission du maire de Cabourg, condamné pour violences conjugales
Un mandat d'élu est-il entièrement distinct des actes privés lorsqu'il s'agit des violences faites aux femmes? Au surlendemain de la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, la polémique enfle après la condamnation du maire (DVD) de Cabourg Tristan Duval pour violences sur conjoint.
L'édile a écopé mercredi 21 de trois mois de prison avec sursis pour avoir frappé sa femme dans la rue à la suite d'une dispute en août dernier. L'avocat de la partie civile avait notamment mis en avant les blessures de sa cliente: une côte cassée et 14 jours d'ITT.
La question d'une peine d'inéligibilité s'était posée, mais le tribunal correctionnel avait finalement considéré que cette affaire relevait de la sphère privée et ne pouvait donc impacter le mandat du maire.
Voir: Violences conjugales - 130 femmes tuées en 2017 par leur conjoint ou ex-compagnon
Un point de vue dénoncé par deux pétitions en ligne publiées sur change.org samedi 24. La première appelant à la démission du maire avait ce mardi 27 au matin récolté quelque 1.800 signatures. La seconde, adressée à Emmanuel Macron, exige la destitution de l'édile par le conseil des ministres, une procédure très rarement utilisée. En deux jours, elle avait obtenu quelques centaines de soutiens.
Si la question de la distinction entre vie publique et vie privée peut légitimement se poser alors que les violences conjugales sont devenues un sujet éminemment politique, l'affaire soulève aussi celle de la présomption d'innocence.
En effet, Tristan Duval a annoncé son intention de faire appel, rapporte Le Parisien. Or, l'effet dévolutif de l'appel suppose que les juges doivent se prononcer sans se laisser influencer par le premier procès. L'accusé bénéficie donc toujours de la présomption d'innocence.
Tristan Duval ne reconnaît pas les faits et assure que son épouse s'est déjà montré violente à son égard. "On ne sert pas une juste cause avec de mauvais exemples", a-t-il déclaré.
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