Assaut à Saint-Denis : les sinistrés, furieux, réclament toujours un relogement définitif
Ils ont frôlé la mort, mais sont toujours en difficulté. Deux mois après l'assaut mené à Saint-Denis par les hommes du RAID contre le cerveau présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaoud, seulement un tiers des 43 ménages qui vivaient dans l'immeuble ciblé ont été relogés. Pour plusieurs de ces habitants, c'est une humiliation. "On a appris que les assurances s'étaient réunies et qu'il n'y avait aucune indemnisation, on n'avait pas le statut de victime accordé par l'Etat. On est humilié", a lâché à Franceinfo Abdel, qui vivait avec sa femme et sa fille en face de l'appartement où s'étaient cachés les terroristes.
Le sinistrés du 8, rue du Corbillon, ont défilé lundi 18 dans les rues de la ville, accompagnés de plusieurs soutiens. Ils réclament un relogement définitif, la reconnaissance de leur statut de victimes, mais aussi la régularisation des personnes sans-papiers. "La plupart des familles n’ont toujours pas reçu de proposition de relogement", regrette la municipalité de Saint-Denis, cité par Le Parisien. Le préfet Phillippe Galli a lui voulu rassurer les ménages en rappelant que "le relogement est toujours très long". "Il nous a fallu un mois et demi pour obtenir la liste des habitants de l’immeuble. Nous avons fait quinze propositions sur le contingent de l’Etat: sept ont été validées, deux ont été refusées et les six autres seront examinées cette semaine".
Aujourd'hui, les personnes qui n'ont pas pu être relogées dorment provisoirement dans des hébergements sociaux, ou à l'hôtel.
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