Deux personnes ont été grièvement blessées ce vendredi midi par une attaque à l’arme blanche, à proximité des anciens locaux de Charlie Hebdo.
Peu après 11h45, un individu armé d’une feuille de boucher, un outil utilisé pour la découpe des carcasses de viande, a attaqué ses deux victimes dans la rue Nicolas Appert, dans le 11e arrondissement de Paris.
Les blessés, une femme et un homme, sont deux salariés de l’agence Premières lignes qui étaient descendus fumer une cigarette dans la rue. La société de production était voisine de la rédaction de Charlie Hebdo lors des attentats de janvier 2015. Elle est restée dans les mêmes locaux depuis le drame, quand le journal satirique a déménagé pour une adresse inconnue.
Le secteur a été aussitôt bouclé et un important dispositif déployé. Les établissements scolaires des 11e, 3e et 4e arrondissements de Paris, soit des milliers d'élèves, ont été immédiatement confinés. Cette situation a duré jusqu'à 15 heures, heure à laquelle la préfecture de police a levé les mesures de précaution et invité les parents à venir chercher leurs enfants.
Le premier ministre Jean Castex a quitté en urgence une réunion dans les Hauts-de-Seine pour se rendre à la cellule de crise ouverte place Beauvau.
Moins d’une heure plus tard, la préfecture de police de Paris a annoncé l’arrestation d'un suspect près du métro Bastille. Il portait des traces de sang sur le visage. Vers 14 heures, on apprenait qu'en réalité deux personnes ont été placées en garde à vue.
Le Parquet de Paris et la brigade criminelle ont été dans un premier temps saisis de l’enquête, avant que le Parquet national antiterroriste ne prenne l'affaire en mains.
Menaces
Cette attaque survient alors que se tient le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hypercasher. Elle intervient également après les menaces réitérées de l'organisation terroriste Al Qaïda contre Charlie Hebdo, qui a republié les caricatures de Mahomet.
Le 11 septembre dernier, Al Qaïda a écrit dans une publication : "Si votre liberté d'expression ne respecte aucune limite, préparez-vous à vous confronter à une liberté de nos actions".
L'Etat islamique a également menacé le journal début septembre suite à la republication.
Le 22 septembre, la directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo a été exfiltrée en urgence de son domicile, suite à des menaces jugées sérieuses.
"Depuis le début du procès et après la republication des caricatures, nous avons reçu toutes sortes d'horreurs, notamment des menaces de la part d'Al Qaïda et des appels à finir le travail des frères Kouachi"