Attentat au Burkina Faso : au moins 29 morts, trois djihadistes identifiés
Vingt-neuf personnes, dont dix-huit de nationalité étrangère, ont été tuées lors d'une attaque terroriste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI)contre un hôtel et un restaurant de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, vendredi 15 janvier. Le raid a également fait une trentaine de blessés.
La plupart des tués sont des Blancs, a indiqué une source proche du parquet d'après qui au moins cinq Burkinabè figurent parmi les victimes. Six Canadiens, deux Français, deux Suisses et un Américain figurent parmi les morts, ont annoncé respectivement les autorités de ce pays.
Les deux victimes françaises sont originaires de l'Oise et étaient collègues de travail. Elles travaillaient toutes deux pour la société de transports Scales, spécialisée dans les transports exceptionnels et basée à Saint-Ouen-l'Aumône (Val d'Oise), a indiqué la mère de Beauvais, Caroline Cayeux, bouleversée.
Les corps de trois djihadistes ont été identifiés, tous des hommes, a précisé le ministre de la Sécurité intérieure Simon Compaoré alors qu'une source sécuritaire avait auparavant évoqué au moins quatre djiahdites dont deux femmes. Ils ont péri au cours de l'assaut mené pendant une douzaine d'heures par des forces spéciales et américaines. Très jeunes (le plus âgé ne doit pas avoir plus de vingt-six ans), ils étaient arrivés à bord de véhicules immatriculés au Niger.
L'attaque a été revendiquée par AQMI qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
L'attentat a commencé vendredi à 19h45 quand quatre personnes armés et enturbannées ont attaqué le restaurant Cappuccino avant de se retrancher dans l'hôtel Le Splendid, établissement fréquenté par de nombreux Occidentaux situé à proximité, prenant les personnes présentes sur place en otage. Un premier assaut a été donné par les forces burkinabè, soutenues par des militaires français et américains, vers 2h00 du matin. Des tirs et des cris ont été entendus par des riverains et les environs de l'hôtel se sont transformés en champ de bataille, avec de nombreux véhicules en flammes et la façade de l'hôtel en feu. A l'aube, l'assaut s'est poursuivi en face de l'hôtel dans le café-restaurant Cappuccino.
Pendant ces échanges de tirs, des clients sont parvenus à quitter l'hôtel Splendid par des portes latérales.Vers 4h30, alors que l'assaut était en cours, un ministre burkinabè a annoncé que 126 personnes avaient pu sortir saines et sauves de l'hôtel et que 33 blessés avaient été évacués. Parmi les rescapés, le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l'hôtel au moment de l'attaque. L'assaut a duré une douzaine d'heures.
Récemment élu après une transition chaotique, le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé samedi 16 dans un discours radio-télévisé le peuple burkinabè au "courage" et à la "vigilance". Le Burkna est "sous le choc" car "pour la première fois de son histoire", il a "été victime d'une série d'attaques terroristes barbares, ignobles, d'une ampleur sans précédent, et d'une lâcheté inouïe", a-t-il déclaré alors qu'un deuil national de 72 heures devrait être observé à partir de ce dimanche 17.
Le Burkina Faso, point d'appui permanent de l'opération militaire française Barkhane a déjà été la cible de plusieurs opérations djihadistes ces derniers mois. Plusieurs attaques, dont la plus grave jusque-là avait coûté la vie à trois gendarmes et un civil en octobre, ont eu lieu près de la frontière avec le Mali.
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