Attentat de Nice : la France s'est recueillie pendant la minute de silence
La France, en deuil national, s'est figée ce lundi 18 midi pour une minute de silence en hommage aux victimes de l'attentat sanglant du 14 juillet à Nice, répit très relatif dans la vive polémique qui vise la politique antiterroriste du gouvernement. Signe de l'émotion mêlée de tension régnant dans le pays, le cortège rassemblant Manuel Valls et les autres membres du gouvernement l'accompagnant à Nice a été hué à son arrivée, puis à son départ de la Promenade des Anglais, sous des cris "Assassins!", "Démission!".
A contrario, les membres des forces de l'ordre et des secours ont été longuement et chaleureusement applaudis sur la célèbre avenue de la côte d'Azur, où 84 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées lors de la fête nationale jeudi, fauchées par le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au volant d'un camion. Des moyens supplémentaires avaient été mobilisés pour assurer la sécurité sur la promenade baignée de soleil, où se sont pressées des milliers de personnes.
Avant ce moment de recueillement marquant le troisième et dernier jour de deuil national, que François Hollande a observé au ministère de l'Intérieur, le chef de l'Etat a présidé un troisième Conseil de défense et de sécurité à l'Elysée depuis l'attentat. Il a invoqué une "obligation de dignité et de vérité" dans la "parole publique", en réponse aux attaques de l'opposition. "Tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois" et les attentats de janvier puis de novembre 2015 "ne l'a pas été", a ainsi déclaré dimanche soir l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. La présidente du Front national, Marine Le Pen, avait dénoncé samedi les "carences gravissimes de l'Etat" dans la protection des Français. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve l'a accusée de tendre "la main à la division" voulue par les djihadistes.
"Le moment viendra où il faudra dire ce qui a été fait depuis plusieurs années pour assurer la sécurité de la France et ce qui a été défait pour mener cette même politique de sécurité", a dit pour sa part le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, allusion aux milliers de suppressions de postes de gendarmes et policiers sous la droite. Les Français semblent toutefois douter de la capacité de l'exécutif à contrer la menace. Dans un sondage paru lundi dans Le Figaro, seulement 33% de personnes interrogées font confiance à François Hollande et au gouvernement pour lutter contre le terrorisme.
L'enquête, elle, progresse, mais les liens entre le chauffeur-livreur de 31 ans et "les réseaux terroristes", notamment le groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui a revendiqué l'attaque, "pour l'instant ne sont pas établis", a relevé Bernard Cazeneuve. "Le mode opératoire", a-t-il toutefois ajouté, "emprunte totalement à ce que sont les messages" de l'EI, qui avait aussi revendiqué les attentats du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts. Le procureur de Paris, François Molins, à la tête du parquet antiterroriste saisi de l'enquête, fera un point très attendu à 16h30 sur les avancées des investigations.
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