Attentat de Nice : les parents d'une victime réclament une enquête menée par des juges sur la sécurité
Les parents d'un enfant tué dans l'attentat de Nice ont porté plainte ce mardi 13 pour mise en danger de la vie d'autrui et demandé au parquet de Nice de confier l'enquête à des juges d'instruction en ouvrant une information judiciaire, a indiqué leur avocat. "On demande au procureur de la République d'ouvrir une information judiciaire et de confier l'enquête à un collège de juges d'instruction", a indiqué Me Yassine Bouzrou, l'avocat des parents de Yanis, 4 ans, un des 86 morts de l'attentat du 14-juillet. L'enquête actuellement ouverte à Nice sur le dispositif de sécurité déployé lors de la fête nationale est aux mains du parquet: "Même s'il fait une enquête parfaite, il y aura toujours la suspicion qu'il ne puisse pas mettre en cause l'Etat", a expliqué Me Bouzrou. En outre, une information judiciaire permettra aux familles "d'avoir accès à l'enquête et de participer à la procédure", a ajouté l'avocat. Il doit déposer des plaintes similaires au nom de quatre autres victimes.
La plainte des parents de Yanis vise en particulier "le défaut de mise en place de contrôles de la circulation des poids-lourds", notamment aux abords de la Promenade des Anglais, alors que les camions étaient en principe interdits par arrêtés préfectoral et municipal. La plainte contre X est déposée pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui contre toute personne que l'enquête permettra d'identifier comme responsable de ces faits", selon son libellé. Sont dans le collimateur, la municipalité, l'Etat mais aussi des entreprises de sécurité, a précisé Me Bouzrou.
Ce soir-là, plus de 30.000 personnes assistaient au feu d'artifice sur la Promenade des Anglais lorsque Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, a foncé dans la foule avec son camion. L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique que la France combat en Irak et en Syrie. La plainte souligne que le conducteur du camion s'est rendu à 11 reprises sur la Promenade entre le 11 et le 14 juillet avec son poids-lourd de 19 tonnes, manoeuvrant à plusieurs reprises sur la voie piétonne et feignant de livrer des marchandises. Il s'est même garé sur la partie piétonne de la Promenade, à hauteur du Negresco, hôtel emblématique de Nice, proche de l'attaque. Or, un arrêté municipal de 2014 interdit les plus de 3,5 tonnes sur la Promenade tandis qu'un arrêté préfectoral interdit les véhicules de plus de 7,5 tonnes les veilles de jours fériés à partir de 22h00 et jusqu'à 22h00 les jours fériés.
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