Attentat à Paris : le policier qui a fait face à Khamzat Azimov raconte
Les policiers qui ont mis fin à l'attentat au couteau perpétrée à Paris samedi 12 par Khamzat Azimov ignoraient qu'il s'agissait d'une attaque terroriste. Le chef de cette patrouille, délégué du syndicat Alliance, a raconté au Parisien le déroulement de l'intervention au cours de laquelle le jeune terroriste a été abattu.
Lorsqu'ils reçoivent l'appel concernant des agressions à l'arme blanche en plein coeur de Paris, les trois policiers ignorent que Khamzat Azimov a déjà fait un mort et plusieurs blessés graves, ou ses motivations. "Nous pensons à un déséquilibré, peut-être un individu alcoolisé ou sous l’emprise de stupéfiants", raconte le chef d'équipe.
Dès les premiers instants du face à face, le suspect aurait tenté de s'en prendre à lui et à ses collègues: "Il hurle en brandissant son couteau: « Je vais vous planter, je vais vous planter!» Lorsque je pointe mon pistolet Taser vers lui, il me dit à tue-tête en avançant vers moi: «Tire, tire, tire…».
Le policier dit avoir utilisé à deux reprises son arme paralysante, mais sans succès. "Ce pistolet c’est un peu comme une prise électrique, il faut que les deux ardillons touchent en même temps la cible pour que cela fonctionne. (Il) a une portée de trois mètres pour être efficace. Mais trois mètres, c’est peu quand vous êtes face à un individu armé d’un couteau".
Entre les deux tentatives, l'agresseur a déjà tenté de poignardé un des policiers mais sa lame s'est heurté au gilet pare-balles. "Mon collègue sait que je n’ai que deux cartouches, et il décide de tirer. À deux reprises. Une des deux balles touche l’assaillant qui, blessé, tombe au sol", poursuit le policier.
Via son "agence de presse" Amaq, le groupe EI a revendiqué l'action d'un "soldat de l'Etat islamique" dont l'"opération a été menée en représailles envers les Etats de la coalition" internationale antidjihadiste en Irak et en Syrie.
Avant même la diffusion de cette revendication, le parquet de Paris avait retenu la piste terroriste dans ce dossier, des témoins ayant entendu l'individu crier "Allah Akbar".
Les parents Khamzat Azimov, placés en garde à vue dimanche 13, ont finalement été relâché ce mardi 16 au matin faute d'éléments incriminants. La garde à vue d'un de ses amis a en revanche été prolongée ce mardi.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.