Attentats du 13 novembre : Abdeslam parle et dédouane Ali Oulkadi
Une très brève confession pour dédouaner un de ses proches. Salah Abdeslam, dernier membre encore en vie des commandos terroriste du 13 novembre, est enfin sorti du mutisme dans lequel il est plongé depuis son arrestation en Belgique en mars 2016.
Dans le bureau du juge d'instruction en charge du tentaculaire dossier des attentats à Paris et Saint-Denis, le djihadiste belge a desserré ses mâchoires le 9 mars dernier au cours d'une confrontation avec Ali Oulkadi. Ce dernier n'est autre que l'un des chauffeurs qui l'a convoyé jusqu'à sa planque de Schaerbeek dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015. C’est dans cet appartement conspiratif que les ceintures explosives du commando ont été confectionnées.
Mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, Ali Oulkadi clame son innocence depuis son arrestation et affirme ne pas avoir été au courant de l'implication d'Abdeslam dans les attentats. Des soupçons planent toutefois sur lui depuis la découverte de son ADN sur une fourchette dans la fameuse planque.
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"Qu'il (Abdelsam) veuille garder le silence, c'est son droit, mais il pourrait me dédouaner par rapport aux questions que vous lui posez et ça ne changerait rien pour lui", a expliqué le chauffeur, selon L'Express qui révèle l'information, lors de la confrontation. Réponse laconique de Salah Abdelsam: "J’ai quelque chose à dire. Je comprends sa situation. Je compatis. Mais je n’ai pas de pouvoir, je ne peux rien pour lui. Comme je ne peux rien pour moi-même. Je n’ai rien d’autre à dire".
Ali Oulkadi a poursuivi en suppliant le terroriste de le dédouaner, lui détaillant la détresse et les souffrances d'un homme incarcéré depuis 28 mois à l'isolement. "Je confirme qu’il n’est jamais rentré dans cet appartement", a finalement déclaré Salah Abdeslam. Et d'ajouter: "Je n’ai jamais sollicité l’aide de cette personne, je ne lui ai jamais téléphoné ou quoi que ce soit".
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"Ce que je tiens à dire, c’est que le 14 (...), mes photos ne circulaient pas partout, dans les médias. Il ne pouvait pas savoir que j’étais l’ennemi public numéro 1 à ce moment-là. Il ne pouvait pas savoir si j’étais impliqué ou soupçonné de quoi que ce soit à ce moment-là. C’est tout. (...) C’est quelqu’un de bien et quelqu’un de normal, qui a une famille. Et voilà c’est tout", a précisé le terroriste avant de se taire pour le reste de la confrontation.
Incarcéré à la prison de Maubeuge, dans le Nord, Ali Oulkadi a été relâché et est retourné vivre en Belgique où il vit avec femme et enfants. Il reste toutefois contraint à un contrôle très strict ayant notamment interdiction de quitter la Belgique, obligation de pointer au commissariat et de reprendre une activité, interdiction de posséder une arme ou d'avoir des contacts avec les milieux islamistes.
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