Automobiliste tué à Paris par des policiers ivres : ce que l'on sait
"Les éléments sont accablants", dévoilent à regret les sources proches du dossier. L'enquête sur l'accident mortel provoqué par deux policiers ivres, très tôt ce jeudi matin dans le 3e arrondissement de Paris, progresse. Alors que le conditionnel reste d'actualité, les preuves s'accumulent contre les deux agents qui sont toujours en garde à vue après avoir tué un livreur de pain âgé de 40 ans dans un accident de circulation.
> Les faits
Il est aux alentours de 4h15, ce jeudi. Les policiers, qui ne sont pas en service, sortent d'une boîte de nuit du 8e arrondissement et, bien qu'en état d'ébriété ("Ils tenaient à peine debout" au moment de leur interpellation, explique à Metronews une source proche de l'enquête) montent à bord d'une voiture de service banalisée.
Selon les caméras de surveillance, ils auraient remonté le boulevard Sébastopol à vive allure et grillé plusieurs feux rouges. Arrivés au croisement avec la rue Réaumur, face au métro du même nom, ils ne peuvent éviter le choc avec la camionnette de livraison qui croise leur route. Sous la violence de l'impact, la victime est éjectée de son véhicule tandis que la voiture des policiers finit sa course dans la vitrine d'un magasin. Les deux policiers sont légèrement blessés, le livreur décède quant à lui sur place.
> Les deux policiers
Il s'agit d'un officier, un lieutenant, et d'un brigadier-chef de Seine-Saint-Denis. Ce dernier serait âgé d'une quarantaine d'années. Ils appartiennent tous deux au Groupe de répression du banditisme de la police judiciaire. Aucune autre information n'a été communiquée sur leur identité, mais l'on sait qu'ils ont refusé de se soumettre au dépistage d'alcoolémie. Des prises de sang ont donc été réalisées, les résultats seront connus ultérieurement. Tous deux ont été interpellés après l'accident et conduits en garde à vue. Toutefois, "en raison de son état", l'un des deux a été préalablement placé en cellule de dégrisement.
Selon Metronews, le brigadier-chef chargerait son collègue et affirme que c'était lui qui conduisait. Il ressortirait pourtant de l'enquête que c'était bien lui qui conduisait, et non l'officier. Quoi qu'il en soit, tous deux ont été suspendus à la demande de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur des "sanctions disciplinaires d'une très grande sévérité" si les investigations devaient confirmer la responsabilité des fonctionnaires de police dans cet accident.
>La victime
Violemment percuté, la victime a été éjectée de son véhicule et est décédée sur les lieux de l'accident quelques instants plus tard. Ce livreur de pain âgé de quarante ans travaillait au moment du drame. Il était père de trois enfants.
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