Bébé décapité pendant l'accouchement : la mère témoigne et continue le combat

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 27 septembre 2018 - 21:39
Image
7,1 millions de personnes ont bénéficié des aides à l'accès aux soins en 2017
Crédits
© ALAIN JULIEN / AFP/Archives
Le bébé est mort-né avant d'être décapité. Le médecin n'a donc pas été radié ni poursuivi pour meurtre.
© ALAIN JULIEN / AFP/Archives
La Britannique dont le bébé est mort pendant l'accouchement et a été décapité a livré son histoire à la BBC. Elle se bat désormais pour que la loi sur le statut des bébés à naître change. Son médecin n'a pas été radié, et elle n'a pas pu porter plainte comme elle le souhaitait l'enfant n'ayant jamais était une personne "vivante" au sens juridique.

L'affaire a fait le tour du monde. Celle d'un bébé décapité pendant l'accouchement au Royaume-Uni, le médecin ayant préféré poursuivre dans la voie de naturel plutôt que de recourir à une césarienne.

Plus de quatre ans après les faits, survenus en mars 2014, la mère a raconté à la BBC ces terribles heures, durant lesquelles l'horreur ne s'est pas limitée à la perte de son enfant. Elle avait en effet appris à son réveil non seulement que le foetus avait été décapité pendant l'intervention, mais que sa tête se trouvait encore dans son utérus et qu'elle allait donc devoir subir une césarienne pour la retirer.

Laura se rappelle ainsi de la douleur malgré laquelle son médecin continuait de lui dire de pousser: "Je n'arrêtais pas de me dire que quelque chose n'allait pas". Après 25 minutes très difficiles, "j'ai senti un pop", raconte-t-elle. Le sentiment que le bébé était enfin sorti puis le chaos dans la pièce jusqu'à ce qu'elle soit endormie.

A son réveil, son obstétricienne lui a présenté ses excuses pour la perte de son bébé. "Je lui ai dit que je lui pardonnais car à ce moment je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé", témoigne-t-elle.

Voir: Bébé décapité pendant l'accouchement: le médecin suspendu mais pas radié

Elle subira une césarienne afin qu'un médecin puisse "réparer", selon ses propres mots, son bébé. "Mon fils était toujours en moi mais son corps reposait sur une table". Après cette opération, elle pourra ainsi le voir et l'embrasser même s'il "n'était pas comme il aurait dû être".

L'enquête médicale a conclu que l'obstétricienne, confrontée à une suite de complications, avait commis une faute en n'optant pas pour la césarienne, et que c'est cela qui avait provoqué la décapitation. Le bébé serait cependant mort avant ce moment, et la praticienne n'a donc pas été jugée responsable du décès. Elle a pu continuer à exercer.

L'enfant mort in-utero n'ayant donc jamais "vécu" au sens légal du terme, la justice pénale a refusé d'instruire l'affaire comme un meurtre ou un accident ayant entraîné la mort d'une personne. Pour Laura "c'est comme  si on me disait que mon fils n'a jamais existé". Pourtant elle a bien un certificat de décès, et les cendres de l'enfant, à l'intérieur d'un ours en peluche bleu. Elle milite désormais pour un changement de la loi sur l'existence juridique des bébés à naître.

Lire aussi:

Bébé décapité pendant l'accouchement: la médecin continuera d'exercer

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.