Bébé décapité pendant l'accouchement : le médecin suspendu mais pas radié

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La rédaction de France-Soir
Publié le 05 juin 2018 - 21:22
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Une salle d'accouchement à l'hôpital de Mayotte le 14 mars 2018
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© Ornella LAMBERTI / AFP/Archives
Le tribunal médical britannique a considéré que l'obstétricienne était responsable de la décapitation du bébé.
© Ornella LAMBERTI / AFP/Archives
Un tribunal médical britannique a retenu lundi la faute d'une obstétricienne après qu'un bébé a été décapité durant l'accouchement en 2014. Confronté à de multiples complications, ce médecin avait décidé de tirer sur les jambes du fœtus au lieu de pratiquer une césarienne.

Le tribunal médical basé à Manchester s'est prononcé lundi 4 dans l'affaire du bébé décapité lors d'un accouchement dans un hôpital de Dundee (Ecosse).

L'obstétricienne en charge lorsque cet horrible drame s'est produit a été suspendue et pourrait écoper d'autres sanctions dont la radiation. Ses pairs ont en effet considéré qu'elle avait commis une faute en choisissant la mauvaise technique de délivrance. Toutefois, ils ont aussi jugé qu'elle n'avait pas "tué" le nouveau né.

Selon ce jugement relayé par le Guardian, c'est la décision du docteur Vaishnavy Vilvanathan Laxman de procéder à une délivrance par voie vaginale, malgré la forte opposition de la mère, qui a causé cette situation.

Voir: Un bébé décapité pendant l'accouchement, la médecin réfute toute faute

Si le tribunal médical a retenu "une suite d'évènements dont a résulté la décapitation du bébé", il a aussi jugé que "sans l'erreur de jugement du Dr. Vilvanathan Laxman, la décapitation n'aurait pas eu lieu".

Plusieurs complications se sont en effet succédé ce jour de mars 2014. Le bébé est né les pieds devant et présentait un prolapsus du cordon ombilical (il précède le fœtus et l'apport en oxygène peut donc être "bouché"). Le bébé affichait également un rythme cardiaque faible.

Face à cette situation d'urgence, l'obstétricienne a demandé à la mère de continuer à pousser malgré sa douleur et le fait que son col n'était dilaté qu'à quatre centimètres (contre 10 dans une situation optimale). Elle a également attrapé les jambes du bébé pour le tirer. Mais son cou a cédé et seul le corps a pu être extrait, l'a tête demeurant dans l'utérus de la mère.

Pour le tribunal "la seule voie appropriée dans ces circonstances était une césarienne qui aurait été le mode de délivrance le plus rapide" tandis que le risque de "piégeage de la tête aurait inévitablement retardé la naissance". Il confirme que la décapitation résulte "très probablement" de la force de traction exercée sur le bébé, mais aussi que celui-ci était déjà mort à ce moment.

Ce n'est qu'après la décapitation que la césarienne a été pratiquée pour récupérer la tête. Elle a été recousue afin que la mère puisse tenir son enfant mort-né quelques instants.

Le tribunal médical doit désormais se prononcer sur une éventuelle radiation définitive de l'ordre des médecins. La mère, elle, a déclaré qu'elle ne pardonnerait "jamais".

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