Bonbonnes de gaz à Paris : le commando de femmes était "téléguidé" par Daech

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 septembre 2016 - 22:39
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Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
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©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Les femmes arrêtées sont décrites comme "totalement réceptives à l'idéologie mortifère de Daesh" selon François Molins.
©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Le procureur de la République de Paris a confirmé que le commando de femmes qui se préparaient à commettre un attentat était piloté par l'Etat islamique. Des connexions entre les suspectes arrêtées et les auteurs d'anciennes attaques ont été mises en lumière.

Les services de police ont déjoué un attentat préparé par un commando de jeunes femmes "téléguidées" par des jihadistes du groupe État islamique (EI) et qui avaient des connexions avec les auteurs d'autres attaques récemment perpétrés en France.

"Un commando terroriste composé de jeunes femmes totalement réceptives à l'idéologie mortifère de Daesh (l'acronyme arabe de l'EI, NDLR) a été démantelé", a déclaré vendredi le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d'une conférence de presse. Ce commando a été "téléguidé" par des jihadistes de l'EI depuis la Syrie, a-t-il ajouté.

"Un groupe a été annihilé, mais il y en a d'autres", avait souligné un peu plus tôt François Hollande, alors que la France est confrontée depuis plus d'un an et demi à une série inédite d'attaques jihadistes, dont plusieurs attentats de masse.

Inès Madani, 19 ans, fichée "S" pour des velléités de départ en Syrie, a été interpellée jeudi soir avec deux complices présumées, Sarah H., 23 ans, et Amel S., 39 ans.

Selon la télévision belge RTBF, Inès Madani, la fille du propriétaire de la voiture retrouvée le week-end dernier avec cinq bonbonnes pleines de gaz en plein centre de Paris, entretenait aussi des contacts avec des Belges radicalisés et apparaissait dans une enquête ouverte dans ce pays. Elle a été blessée par balle après s'être jetée, un couteau à la main, sur l'un des policiers venus les arrêter à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), à 25 km au sud-est de Paris.

Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., également fichée "S", et la fille d'Amel S. ont aussi été placés en garde à vue.

L'enquête a mis en lumière des liens avec les auteurs de récents attentats.

Sarah H. était "l'ancienne promise" de Larossi Abballa, qui a tué un policier et sa compagne le 13 juin à Magnanville (Yvelines), puis d'Adel Kermiche, l'un des deux auteurs de l'attaque du 26 juillet dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a relevé le procureur. Le frère de son compagnon actuel est actuellement incarcéré pour ses liens avec Abballa.

Le dessein de ces trois femmes, décrites comme "fanatisées" par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "était clairement de commettre un attentat", a estimé François Molins. Les moyens d'action envisagés étaient "assez artisanaux", selon une source proche du dossier.

Un message d'alerte sur un risque d'attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait été envoyé jeudi aux policiers. Le réseau préparait un attentat pour ce jour-là, selon une source policière.

A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), où habitent les Madani, des témoins ont décrit Inès comme "une gamine calme". "Elle était très couverte, mais ça ne me choque pas, on ne voit plus que ça", a témoigné auprès de l'AFP une voisine d'une soixantaine d'années.

Les enquêteurs pensent que les trois jeunes femmes interpellées jeudi sont entrées en contact via la messagerie privée Telegram.

Ils sont par ailleurs persuadés que la voiture découverte dans la nuit de samedi à dimanche, à quelques centaines de mètres de Notre-Dame-de-Paris, avec des bonbonnes de gaz et trois bouteilles de gasoil, feux de détresse allumés et sans plaques d'immatriculation, devait servir à un attentat, manqué pour une raison encore indéterminée. L'incendie de la voiture "s'il avait pris (...) aurait suffit à entraîner à lui seul la destruction de l'ensemble du véhicule", a souligné François Molins.

Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, avait été relâché mardi soir à l'issue de sa garde à vue. Deux couples avaient aussi été arrêtés mardi et mercredi dans le sud de la France et dans le Loiret, mais le second a été relâché vendredi.

Le patron de la DGSI, Patrick Calvar, avait mis en garde en mai contre le danger de "dépôt d'engins explosifs" dans des lieux rassemblant une foule importante.

Au lendemain des interpellations à Boussy-Saint-Antoine, les policiers ont reçu de nombreux appels s'alarmant de la présence de bonbonnes de gaz en divers endroits, en région parisienne comme en province, sans qu'aucun danger n'ait été détecté. 

 

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