Boris Le Lay, le militant d'extrême droite breton, de nouveau condamné à de la prison ferme
Boris Le Lay, un militant d'extrême droite antisémite très présent sur Internet et les réseaux sociaux, a de nouveau été condamné à une peine de prison ferme mardi 26 pour une provocation contre un élu local. Il n'était pas présent à l'audience et vivrait depuis plusieurs années au Japon, échappant de fait à la justice.
C'est une nouvelle sanction pénale qui vient de tomber pour Boris Le Lay: le militant d'extrême droite breton a été condamné mardi 26 à un an de prison ferme et cinq ans de privation des droits civiques pour avoir dénoncé en 2016 sur son site Breizh Atao un conseiller municipal de la commune de Callac dans les Côtes d'Armor, œuvrant pour l'accueil de migrants. Selon Ouest-France, Boris Le Lay a publié les coordonnées de l'élu –décrit comme un "factieux communiste"– amenant ce dernier à recevoir des menaces.
Boris Le Lay devait répondre des faits de "provocation publique à la discrimination". Sans surprise, il ne s'est pas présenté à la barre. L'homme serait en effet en fuite au Japon où il résiderait légalement depuis 2014 –il est marié à une ressortissante japonaise– échappant ainsi aux condamnations qui se sont accumulées depuis. Alors que les premières décisions de justice sont tombées contre lui dès 2011, principalement pour des propos racistes ou antisémites, il a écopé de six mois de prison ferme en 2013 pour provocation à la discrimination raciale, puis à deux ans ferme en 2016 pour injures contre une magistrate. En 2018, c'est une nouvelle peine de prison ferme –deux ans cette fois– pour avoir publié des photos de classe de la ville de Pontivy censées mettre en évidence "l'africanisation fulgurante" de la ville.
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L'homme, âgé de 37 ans, a pour l'instant échappé à la prison, et s'il réside bien au Japon, il semble à l'abri à court terme de l'execution de ses peines. Tokyo n'a pas d'accord d'extradition avec Paris et la notice rouge Interpol n'oblige pas les autorités locales à procéder à son arrestation.
Le militant d'extrême droite breton, qui se présente sur son compte Twitter protégé comme "Breton, journaliste, engagé pour la liberté d'expression, en exil" est également soupçonné, outre Breizh Atao (qu'il gère sans l'avoir formellement créé) d'être à l'origine du site "Démocratie participative" dont une ordonnance de référé rendue le 27 novembre 2018, le Tribunal de grande instance considérait qu'il constituait une menace pour l’ordre public et véhiculait des discours de haine. Hébergé aux Etats-Unis où le droit constitutionnel permet une interprétation large de la liberté d'expression, la justice française n'est pas parvenue à le faire interdire.
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