Canada : sept journalistes ont été espionnés par la police du Québec
Le quotidien québecois La Presse avait annoncé lundi 31 que Patrick Lagacé, l'un des journalistes de sa rédaction était surveillé au cours des premiers mois de l'année. Les numéros d'appels entrants et sortants de son téléphone ont été stockés par la police du Québec. La liste des journalistes dont les données téléphoniques ont été collectées, s'est désormais rallongée mercredi 2. Au total sept journalistes ont eu la confirmation des autorités d'avoir été ciblés par les policiers.
Le groupe audiovisuel Radio-Canada a affirmé que les téléphones de trois journalistes avaient été mis sous écoute en 2013 par la Sûreté du Québec et la police de la ville. Parmi eux, se trouve l'animateur vedette de la tranche matinal Alain Gravel. La journaliste Marie-Maude Denis, elle aussi sur la liste, a d'ailleurs réagi sur Twitter après avoir découvert le pot aux roses. Isabelle Richer ou encore Éric Thibault du Journal de Montréal y figurent également.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a assuré mercredi 2 que son "gouvernement défend la liberté de la presse ", rappelle Radio Canada International. "On va faire ce qui est nécessaire pour l'encadrer", a ajouté le Premier ministre.
Patrick Lagacé a été écouté par la police de Montréal après 24 mandats de surveillance émis depuis le début de l'année. La police a eu accès à tous ses appels émis et reçus, ainsi qu'aux SMS et à sa localisation avec la puce téléphonique. Le directeur du journal La Presse, Eric Trottier a fait part d'une attaque contre toute la profession.
Une enquête interne des services de police a été ouverte jeudi 3. Un groupe d'experts composé d'un juge, d'un représentant de la presse et d'un autre policier sera chargé d'éclaircir l'affaire et les agissements des policiers.
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