Christophe Dettinger : quelle peine risque (vraiment) le boxeur gilet jaune
Le "boxeur gilet jaune" Christophe Dettinger est jugé ce mercredi 13 pour violences en réunion contre des policiers. En théorie, il risque sept ans de prison, mais il pourrait également ressortir condamné et pourtant libre.
Christophe Dettinger comparaît ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir frappé deux policiers en marge de la manifestation des gilets jaunes le 5 janvier. En théorie il risque jusqu'à sept ans de prison ferme.
En effet, l'une des parties civiles s'est vu attribuer 15 jours d'interruption totale de travail (ITT) et le code pénal prévoit que "les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende".
Cependant Christophe Dettinger cumule les circonstances aggravantes dans cette affaire. La peine maximum est portée à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende si l'une de celles énumérées par le code pénal est retenue, sept ans et 100.000 euros d'amende si deux circonstances aggravantes existent et 10 ans et 150.000 euros d'amende si trois d'entre elles sont réunies.
Dans ce cas précis, le "boxeur gilet jaune" est accusé de violences avec ITT de plus huit jours "sur un fonctionnaire de la police nationale" et commises "par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice", plusieurs gilets jaunes se trouvant à ses côtés.
Voir: Boxeur gilet jaune - "pas un procès politique" (avocat de Gendarmes et citoyens)
Peu de doutes subsistent quant à la réalité des faits, la scène ayant été filmée et l'homme ayant déjà reconnu être la personne sur la vidéo. L'accusé lui-même sait donc qu'il sera reconnu coupable.
Toutefois il est très peu probable que Christophe Dettinger soit condamné à sept ans de prison ferme. Les juges prononcent en effet rarement la peine maximale, car cela suppose qu'aucun élément en faveur de l'accusé n'existe, que le contexte de l'infraction commise est le pire envisageable.
Car c'est bien le contexte qui fait la différence. Christophe Dettinger affirme avoir agi pour protéger une femme frappée par les policiers, ce à quoi l'avocat de la partie civile oppose la durée des violences. L'état d'esprit de Christophe Dettinger, sa qualité d'ancien boxeur professionnel, le contexte de la manifestation, la gravité que les blessures auraient pu atteindre sont donc autant d'éléments qui devront permettre aux juges de se faire une idée.
Ils devront aussi se poser la question de l'intérêt de la peine, c'est à dire si envoyer Christophe Dettinger en prison est utile à la société et nécessaire pour qu'il ne commette plus d'infraction. C'est notamment cette réflexion qui pourrait définir une peine de prison ferme, attendue par les syndicats de policiers, et une peine avec sursis, espérée par les soutiens du boxeur.
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