Combien d'attentats ont été commis par des fichés "S" étrangers ?
Le sujet est récurent après chaque attentat meurtrier qui endeuille la France: la gestion des fichés "S", et notamment des étrangers. Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Valérie Boyer ont encore demandé l'expulsion "immédiate" de tous les fichés "S" étrangers du territoire français.
De son côté, Christophe Castaner, président de la République en Marche, a expliqué sur Europe 1 que "60% des auteurs d'attentats ces dernières années ne sont pas fichés S et ne sont pas ressortissants étrangers. On peut vouloir se faire peur, on peut tenter d’en faire de la petite récupération politique… Je pense que le débat politique mérite mieux que ça".
Lire aussi - En France, quel fichage pour les radicalisés?
En effet, depuis les attentats de janvier 2015, seules deux attaques terroristes ont été perpétrés par des fichés "s" étrangers. Il s'agit de l'attentat manqué contre des églises de Villejuif en avril 2015 et qui a coûté la vie à Aurélie Châtelain, tuée par le terroriste présumé Sid Ahmed Glam (de nationalité algérienne). Vient ensuite la tentative d'attentat dans un Thalys le 21 août 2015, perpétré par Ayoub El Khazzani (de nationalité marocaine) et déjouée par des passagers du train.
Voir également - Fusillade dans le Thalys: Ayoub El Khazzani avait "une cible précise"
Les autres auteurs d'attentats en France étaient soit de nationalité française, soit binationaux, soit d'une autre nationalité mais suivi par des services de renseignements étrangers, ou encore inscrits au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
A noter que toutefois, les binationaux peuvent être déchus de leur nationalité française et par conséquent ils peuvent ainsi être expulsés du territoire national.
La fiche S est un outil de police servant notamment à repérer un individu lorsqu'il tente de passer les frontières. Elle ne justifie pas à elle seule l'inscription au FSPRT qui regroupe actuellement les identités de plus 20.000 personnes. Il faut qu'il y ait d'autres facteurs aggravants, indiquant une radicalisation ou une volonté de passer à l'acte.
La fiche S est une balise et non un indice ou une preuve de culpabilité. Ainsi, transmettre les noms des fichés S de leurs communes aux maires, comme certains le demandent, ne serait pas forcément pertinent et est actuellement impossible en l'état de la loi.
A noter d'ailleurs que ce fichier est particulièrement large allant des soupçonnés de terrorisme aux activistes politiques, notamment d'ultragauche ou d'extrême-droite, mais aussi certains hooligans, selon différents degrés de dangerosité.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.