Compiègne : les fils dealaient dans le HLM, la mère expulsée
Une famille peut être expulsée de son HLM si certains de ses membres se livrent à un trafic de drogue dans l'immeuble. La décision rendue fin février par la cour d'appel d'Amiens pourrait faire jurisprudence.
Elle a eu lieu dans le cadre d'une plainte de l'Opac de l'Oise contre des locataires de son HLM du Clos des roses, à Compiègne. Le quartier avait déjà fait parler de lui pour les problèmes liés au trafic de stupéfiants.
Voir: Compiègne - les locataires contraints d'abandonner le quartier aux dealers
En l'espèce, les enfants d'une locataire vendaient de la drogue dans les parties communes de l'immeuble. L'un d'eux faisait même partie d'un réseau international. L'Opac avait demandé l'expulsion de la famille et avait été déboutée en première instance. Mais la Cour d'appel a en revanche considéré que le trouble à la jouissance des lieux justifiait l'expulsion de la toute la famille, même si la mère et locataire n'avait pas elle même participé à ce trafic.
La décision est d'importance pour les bailleurs sociaux. En effet, la résiliation automatique d'un contrat de location dès lors que le locataire ou l'un des occupants sont condamnés pour des faits liés au trafic de stupéfiants accomplis dans le logement ou l'immeuble avait été proposée dans la loi "égalité et citoyenneté" de 2016.
Toutefois, le Conseil constitutionnel avait censuré cette mesure, notamment dénoncée par le Syndicat de la magistrature pour son aspect "automatique et arbitraire" (source). Avec cet arrêt, la cour d'appel d'Amiens considère donc que le fait qu'un membre de la famille se livre au trafic de stupéfiant dans l'immeuble peut justifier l'expulsion du locataire.
Toutefois, cela ne signifie pas que cette sanction devient automatique. D'autant plus que la famille en question dispose de deux mois pour porter l'affaire devant la Cour de cassation qui aurait alors à définir une jurisprudence. Mais un tel pourvoi ne suspendrait pas l'expulsion, qui doit elle aussi intervenir dans les deux mois.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.