Condamné pour pédophilie, il enseignait librement dans l'Essonne

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 février 2016 - 20:49
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Dans une école.
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©Jeff Pachoud/AFP
"A ce stade, rien ne permet de penser que ses élèves ont été victimes de ses agissements", a précisé la ministre de l'Education.
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Un professeur de mathématiques, mis en examen jeudi pour agression sexuel sur mineur, a été laissé libre d'enseigner dans l'Essonne alors qu'il avait été condamné en 2006 au Royaume-Uni pour avoir eu des relations sexuelles avec un enfant. Des fait dont l'Education nationale, "responsable" selon Najat Vallaud-Belkacem, avait connaissance.

L'Education nationale savait qu'un professeur, mis en examen pour agression sexuelle d'un mineur de moins de 15 ans, avait déjà été condamné pour de tels faits en Grande-Bretagne, mais l'a laissé continuer à enseigner, a révélé vendredi Najat Vallaud-Belkacem, pointant un dysfonctionnement "insupportable".

Ce professeur de maths au collège Blaise Pascal de Villemoisson-sur-Orge, dans l'Essonne, a été mis en examen jeudi, également pour détention d'images pédopornographiques, et placé en détention provisoire.

"Dès lors que nous l'avons appris, il a été suspendu", a déclaré la ministre de l'Education lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte. "A ce stade, rien ne permet de penser que ses élèves ont été victimes de ses agissements".

Mais l'examen de son dossier a révélé "des faits d'une extrême gravité", a-t-elle ajouté: il "avait déjà été condamné par un tribunal britannique en 2006 pour relations sexuelles avec un enfant à partir d'une position de confiance et pour voyeurisme" à 15 mois d'emprisonnement, condamnation versée à son dossier professionnel.

Une commission paritaire académique réunie en formation disciplinaire en mars 2007 "avait conclu à l'unanimité de ses 35 membres à l'absence de sanctions ayant constaté que la +matérialité des faits+ reprochés était sujette à caution et que le doute devait lui profiter", a-t-elle précisé, qualifiant d'"insupportable" le fait qu'il ait été autorisé à continuer d'enseigner.

"L'Education nationale est responsable cette fois-ci puisqu'elle était informée. Elle n'aurait pas dû laisser ce monsieur continuer à exercer au contact d'enfants", a martelé la ministre, qui a lancé "une enquête administrative" et prendra, "le cas échéant, les sanctions qui s'imposent".

Depuis l'affaire de Villefontaine -un directeur d'école mis en examen au printemps pour viols d'une partie de ses élèves alors qu'il avait été condamné pour recel d'images pédopornographiques en 2008-, l'Éducation nationale s'est engagée à passer au peigne fin le casier judiciaire de ses agents, a rappelé Najat Vallaud-Belkacem.

Un projet de loi en cours d'examen au Parlement doit garantir que toutes les affaires mettant en cause ses personnels dans des affaires de pédophilie "soient transmises en temps utile" pour que des sanctions disciplinaires puissent être prises. Une cellule psychologique a été mise en place au collège Blaise Pascal.

"Je suis atterrée. On n'a pas été mis au courant" de la condamnation en Grande-Bretagne avant les déclarations de la ministre, a réagi Catherine Lucas, représentante de la fédération de parents d'élèves FCPE au collège de l'enseignant. "L'équipe pédagogique était déjà très choquée" après la mise en examen.

Les enquêteurs sont remontés jusqu'au professeur après l'arrestation le 10 février "pour des faits distincts" d'un jeune homme à Corbeil-Essonnes, qui leur a expliqué avoir été recruté par "des jeunes" pour "organiser une expédition punitive à l'encontre d'un individu susceptible d'avoir commis des faits d'agressions sexuelles", selon un communiqué du parquet d’Évry.

Le jeune homme remet alors spontanément à la police un téléphone portable récupéré par les personnes qui avaient fait appel à lui, dans lequel les enquêteurs retrouvent "plusieurs milliers d'images et de vidéos pédopornographiques". Ils y trouvent également "un film vidéo" dans lequel un homme, qui s'avérera plus tard être l'enseignant, "était en présence d'un mineur sur lequel il commettait une agression sexuelle".

Le suspect, un homme de 55 ans rapidement identifié, est interpellé mercredi matin à son domicile de Sainte-Geneviève-des-Bois, le lieu où "l'enfant avait été filmé". Il a reconnu les faits en garde à vue, évoquant "des pulsions homosexuelles à tendances pédophiles". Il a également raconté avoir fait "plusieurs voyages dans des pays du sud-est asiatique pour y rencontrer de jeunes hommes au physique juvénile".

L'enseignant, originaire de l'Essonne, dit sur sa page "Copains d'avant" être marié et avoir quatre enfants. Il a aussi "mis en musique Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, Apollinaire", des disques qu'il propose à l'achat sur son site internet, où il offre aussi des fiches de révision pour le brevet de mathématiques.

 

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