Corse : quand le FLNC met en garde Daech
Le mouvement clandestin nationaliste corse du FLNC du 22 octobre a averti ce jeudi 28 dans un communiqué les "islamistes radicaux de Corse" que toute attaque de leur part déclencherait "une réponse déterminée, sans aucun état d'âme". Dans ce texte transmis à Corse Matin, le groupe, qui avait annoncé en mai sa "démilitarisation", adresse aussi un "message à l'Etat français", qui aurait, "si un drame devait se produire chez nous (…), une part importante de responsabilité car il connaît les salafistes en Corse". Précisant qu'ils "seraient au nombre de huit", le FLNC ajoute savoir "avec certitude que l'un des imams de Corse est un indicateur de police".
Les nationalistes assurent aussi, sans plus de précision, "avoir permis au mois de juin de déjouer un attentat sur notre territoire dans un lieu fréquenté par le public". "La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daesh et nous nous y sommes préparés", poursuit le texte. "Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L'amalgame n'existe que dans l'esprit des faibles et le peuple corse est fort (…) de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie", lance le FLNC dit du 22 octobre à l'adresse des radicaux.
Revenant par ailleurs sur un guet-apens tendu à des pompiers en décembre 2015 dans une cité d'Ajaccio --qui avait été suivi de manifestations émaillées d'incidents racistes--, le groupe clandestin affirme qu'il s'agissait d'une "stratégie mise en place plusieurs jours, voire plusieurs semaines auparavant pour tester la réaction du peuple corse". L'opération, ajoute-t-il, a été "orchestrée par quelques pseudo-penseurs malfaisants aidés de petites crapules sans envergure".
"Sachez que toute attaque contre notre peuple connaîtrait de notre part une réponse déterminée sans aucun état d'âme", ajoute encore le FLNC. S'adressant, plus généralement "aux musulmans de Corse", le Front les appelle aussi à "prendre position" en dénonçant l'islamisme radical. Il leur demande notamment de signaler "les dérives chez des jeunes désœuvrés tentés par la radicalisation" et de ne pas "afficher de signes religieux ostentatoires". "Si l'Etat islamique revendiquait des actions sur notre sol, nous ne pourrons vaincre que ensemble", poursuit le FLNC.
"Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et à vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière, si elle veut éviter que les conflits qu'elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol", ajoute encore l'organisation clandestine. Appelant enfin "à la vigilance et au calme face à la barbarie", le FLNC souligne ne pas être "le refuge des frustrés d'une lutte raciale ou xénophobe" et dénonce "les idéologies fascisantes qui alimentent les esprits fragiles et les réseaux sociaux".
Les présidents nationalistes de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et celui de l'assemblée, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, doivent soumettre jeudi à Assemblée une résolution demandant à l'Etat de fermer les lieux de culte musulman constituant "des foyers d'influence salafiste", d'expulser les animateurs fondamentalistes de ces lieux et de renforcer la sécurité sur les sites de grande fréquentation.
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