Crash en Egypte : les enquêteurs se refusent à parler d'attentat
Le représentant égyptien de la commission d'enquête sur le crash de l'A321 survenu samedi 31 dans le désert du Sinaï a tenu une conférence de presse ce samedi 7. Des déclarations très attendues alors que la thèse de l'attentat semble de plus en plus probable, mais que les autorités égyptiennes se refusent à évoquer cette possibilité.
Mais c'est la frustration qui a dominé l'assistance suite aux déclarations du représentant égyptien, seul en raison de la surprenante absence des membres russes, irlandais (pays d'immatriculation de l'avion), français (conception) et allemands (fabrication). "J'avais insisté pour qu'ils viennent. Je ne sais pas pourquoi ils ne sont pas- là", a simplement déclaré le représentant égyptien. Ce qui n'a rien fait contre le climat de suspicion qui émaille cette enquête.
Après avoir présenté les condoléances de la commission d'enquête et longuement détaillé sa composition et les modalités des investigations, l'orateur a présenté les premières conclusions, si l'on peut dire. Il est resté plus que prudent sur le sujet, se refusant à prononcer les mots "attentat" ou "bombe".
"Les débris éparpillés sur une zone de 13 km² couverte jusqu'à maintenant correspondent à l'hypothèse d'une dislocation du corps de l'avion en vol. Les informations ne permettent pas pour l'instant de déterminer l'origine de cette dislocation".
Il a cependant confirmé que l'étude de l'enregistreur des conversations du cockpit (l'une des deux boîtes noires) montrait "à la dernière seconde" un son "qui nécessitera une analyse spectrale". "La commission analyse avec beaucoup d'attention tous les scénarios possibles et n'a abouti à aucune conclusion", a-t-il précisé.
Les cas de dislocation accidentelle en plein vol sont très rares dans l'histoire de l'avioation civile. La compagnie russe Metrojet a rejeté cette possibilité ne voyant que celle d'une "action extérieure". De plus, l'organisation terroriste Etat islamique a revendiqué être à l'origine du crash, mais Le Caire se refuse d'évoquer cette possibilité avant d'y être contraint par les résultats de l'enquête.
Le drame a causé la mort de 224 passagers et membres d'équipage qui avaient décollé de Charm el-Cheikh en Egypte pour Saint-Pétersbourg en Russie.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.