Crue centennale : comment Paris et l'Ile-de-France réagiraient
Le niveau de la Seine devrait continuer de grimper ce vendredi 3, avec une hauteur prévue à 6,2 mètres dans "l'hypothèse la plus pessimiste" selon Vigicrues. Si ce scénario se confirme, Paris va donc flirter avec une crue "majeure", à partir de six mètres selon la classification du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile). Il faut atteindre sept mètres pour parler de crue "exceptionnelle".
Face aux risques de crues, et notamment d'une crue centennale, Paris et l'Ile-de-France ont prévu un arsenal de mesures à déclencher en fonction du niveau de la Seine. Certains ont déjà été mis en place ces derniers jours comme la fermeture des voies sur berges -à partir de 3,20 mètres mesurés à Austerlitz- ou l'arrêt de la navigation, à 4,30 mètres.
Ce vendredi matin, le niveau avait atteint 5,5 mètres, ce qui en principe permet au gouvernement de déclencher le plan Neptune. Il permet aux différents corps d'armée d'engager 10.000 hommes dans la lutte contre la crue et les secours.
De même, à partir de cette hauteur, le pouvoir exécutif envisage également de déménager, de nombreux ministères se trouvant près de la Seine. François Hollande et les services de l'Elysée seraient par exemple installés au château de Vincennes. Ce "Plan de continuité du travail gouvernemental" devient effectif à partir de 6,5 mètres de crue.
Mais en cas de crue "exceptionnelle", équivalente ou supérieure à celle de 1910, des mesures encore plus radicales devraient être prises face aux coupures d'eau, d'électricité, de chauffage. Plusieurs hôpitaux seraient impactés. Un scénario envisagé par l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) mais, selon la hauteur des eaux, certains centres devraient être évacués.
La collecte des déchets elle-même deviendrait un problème et le Palais des expositions de Versailles pourrait accueillir les ordures ménagères le temps que les camions réquisitionnés puissent les transporter dans de véritables décharges.
Un plan de circulation minimum serait mis en place et face à la fermeture de la plus grande partie du réseau RATP, des bus prendraient le relais dans les zone non-inondées.
Cette situation de crise a été testée grandeur nature en mars dernier lors de l'opération européenne Sequana, simulant une crue centennale. Elle avait mobilisé 900 sauveteurs, 150 personnels des forces de police, 40 véhicules de sécurité civile dont 20 véhicules lourds, quatre hélicoptères et le Mécanisme européen de protection civile. Un centre de crise avait été créé, une station de métro murée, le musée d'Orsay avait participé à l'exercice en mettant ses œuvres à l'abris et des flashs d'informations fictifs étaient diffusés.
Une crue du niveau de 1910 impacterait cinq millions d'habitants et aurait des conséquences économiques très lourdes pour la France. Elle ne saurait être endiguée et les autorités ne pourraient donc que la gérer au mieux de leurs possibilités.
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