Culture du viol : 4 Français sur 10 pensent que la victime peut être en partie responsable
Selon un sondage Ipsos dont les résultats viennent d'être connus, les principaux clichés sur les femmes violées continuent d'emporter l'adhésion d'une partie de l'opinion.
C'est un sondage aux résultants troublants: une étude menée par Ipsos sur les croyances des Français par rapport au viol pour l'association Mémoire traumatique montre que certains clichés ont la vie dure et concerne encore de nombreuses personnes.
Chiffre le plus accablant: 42% des sondés pensent qu'en cas de viol, la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a eu une "attitude provocante". Et 30% pensent même que s'il n'y a pas de réaction de la part de la victime (si elle est par exemple victime de sidération) "ce n'est pas une violence sexuelle". Plus inquiétant encore, ces chiffres sont en augmentation par rapport à la dernière étude de ce type en 2016 (respectivement 40% et 27% à l'époque).
D'autres questions ont amené des réponses surprenantes, certes sur une minorité de sondés mais pour une proportion qui est loin d'être anecdotique. Ainsi, 18% continuent de penser "qu'une femme peut prendre du plaisir à être forcée" et 17% que quand les femmes disent "non" pour une relation sexuelle, "elles pensent oui". Maigre consolation: ces réponses "extrêmes" sont en légère baisse.
Lire aussi - "#MeToo": les Français davantage sensibilisés aux inégalités femmes/hommes
Des chiffres qui montrent donc que certains clichés ont la vie dure concernant les affaires de viols et une forme de responsabilité des victimes féminines. Des chiffres qui interpellent alors que se multiplient les affaires en lien avec #MeToo et les dénonciations des agressions sexuelles. Paradoxalement, 83% des sondés pensent que ce mouvement a eu un "effet positif" sur la libération de la parole des femmes. Pas sûr qu'il en soit autant sur la conviction des sondés.
Voir aussi:
Un an après #MeToo, les enquêtes pour infractions sexuelles en hausse de 13%
Mouvement #MeToo en Corée du Sud: un ancien grand espoir de la politique incarcéré
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.