Daech : avec la baisse de ses revenus, l'organisation terroriste multiplie impôts et amendes
Ses derniers revers sur les terrains syriens et irakiens et les campagnes de bombardements russes et de la coalition sur ses centres névralgiques ont durement frappé l'Etat islamique (EI), notamment au portefeuille, mettant à mal ses finances.
L'organisation terroriste a donc vu ses revenus fondre de 30% en neuf mois, selon un rapport publié ce lundi 18 par IHS Jane's, un institut spécialisé dans l'étude des territoires dominés par Daech. Les recettes mensuelles du groupe islamiste sont en effet passées de 80 millions de dollars (71 millions d'euros) à 56 millions de dollars (49 millions d'euros).
Le rapport d'IHS, qui se fonde sur des informations tirées des médias sociaux et de sources présentes en Syrie et en Irak, affirme que la production pétrolière, d'où les djihadistes tirent leur principale manne financière, dans les zones sous le joug du groupe a diminué de 33.000 à 21.000 barils par jour. Ces pertes sont largement liées aux frappes aériennes opérées par la coalition menée par les États-Unis et la Russie. Ajouté à ceci que ces derniers mois, l'EI a perdu un peu plus de 20% du territoire qu'il contrôlait précédemment faisant chuter la population sous sa coupe de 9 à 6 millions de personnes, diminuant ainsi ses revenus en taxes et impôts.
Le reste de revenus de l'organisation djihadiste provient de différents trafics, comme celui du Captagon ou "drogue du combattant", de la vente d'électricité et de produits agricoles et de dons.
Pour faire face à cela, "l'État islamique augmente actuellement les impôts sur les services de base et cherche de nouvelles manières d'obtenir de l'argent de la population", explique Ludovico Carlino, analyste-en-chef chez IHS Jane's.
"Ces impôts incluent des péages pour les chauffeurs de camion, des frais pour installer ou réparer des antennes paraboliques, et des +droits de sortie+ pour quiconque tente de quitter une ville", affirme-t-il. Selon IHS, le groupe radical a aussi introduit des amendes pour ceux qui ne répondent pas correctement à des questions sur le Coran, ainsi que la possibilité de payer en liquide pour éviter des châtiments corporels.
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