Daech : le chef militaire de l'organisation, Omar al-Chichani, aurait été tué

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Maxime Macé
Publié le 09 mars 2016 - 17:31
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Omar al-Chichani Daech Etat islamique djihadiste
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©al-Itisam Media/AFP
Les États-Unis ont annoncé mardi avoir "probablement" réussi à tuer Omar al-Chichani (à droite), l'un des chefs militaires du groupe État islamique (EI).
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Les États-Unis ont annoncé mardi avoir "probablement" réussi à tuer Omar al-Chichani, l'un des chefs militaires du groupe État islamique (EI), espérant faciliter ainsi les prochaines offensives contre les djihadistes en Irak et en Syrie.

Il était considéré comme l'un des chefs militaire les plus importants et les plus efficaces de l'organisation terroriste Etat islamique (EI). Le djihadiste géorgien connu sous le nom de guerre d'Omar al-Chichani (Omar le Tchétchène) aurait été tué dans une frappe menée par l'armée américaine en Syrie, a indiqué un responsable du Pentagone, mardi 8 mars. "Il a été probablement tué avec 12 autres combattants" de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) dans un bombardement américain le 4 mars dans le nord-est de la Syrie, près d'Al-Chaddadeh, a expliqué cet officiel américain sous couvert de l'anonymat.

Al-Chaddadeh avait été perdue par l'organisation terroriste fin février à la suite d'une importante offensive menée par les Forces démocratiques syrienne (principalement composée de combattants kurdes ainsi que des rebelles proches de l'Armée syrienne libre, des tribus arabes locales et des chrétiens du Conseil militaire syriaque), soutenues par des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis contre l'EI. La présence d'une aussi haute personnalité de l'Etat islamique aussi près de la ligne de front s'expliquerait par un moral défaillant des unités djihadistes sur place qui venaient d'essuyer un important revers et qu'il était nécessaire de galvaniser.

En effet, Omar al-Chichani, de son vrai nom Tarkhan Batirashvili, jouit d'une aura importante dans les rangs de l'organisation terroriste. Après quelques années au sein de l’armée géorgienne, il avait participé à la guerre russo-géorgienne de 2008, et avait pris la route de la Syrie vers 2012. A tout juste 28 ans, il avait rapidement gravi les échelons au sein de l'organigramme de l'EI au point de presque remplacer Abou Abdel Rahman al-Bilaoui, l'ancien chef militaire de l'organisation tué en 2014 à Mossoul, à la tête des opérations militaires d'envergure.

A son actif, les conquêtes des villes irakiennes de Ramadi et Falloujah, les audacieux raids dans des villages de la province de Lattaquié (fief de Bachar al-Assad) ou encore le siège contre la ville kurde de Kobané en Syrie. L'influence de celui qu'on surnommait "Barberousse" au sein de Daech était suffisamment importante pour opérer un glissement dans la tactique militaire du groupe djihadiste. En effet, avec d'autres vétérans tchétchènes, il avait mis fin aux assauts de grand envergure que développaient les anciens membres du régime de Saddam Hussein ralliés à l'EI, et a mis l'accent sur les actions de guérilla ou commandos, en infériorité numérique, à grand renfort d'attentats-suicides, moins vulnérables aux frappes aériennes de la coalition.

Outre ses responsabilités militaires, il était aussi responsable des combattants originaires du Caucase. Selon les données publiées par le Soufan Group, une société d'analyse du renseignement dirigée par un ancien du FBI, les anciennes républiques soviétiques ont été de grandes pourvoyeuses de combattants étrangers pour l'EI, presque autant que l'Europe de l'Ouest. Parmi eux figurent notamment les combattants tchétchènes, forgés au feu de deux guerres successive contre les Russes, qui forgent des contingents particulièrement féroces et aguerris au conflit asymétrique que livre l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

De nombreux experts estiment toutefois qu'il faut rester prudent sur cette annonce, en effet Omar al-Chichani a été déclaré mort de nombreuses fois (11 selon le magazine Le Point daté du 3 décembre) et est toujours réapparu en vie. Mais si elle est confirmée, son élimination va "affecter la capacité de l'EI à recruter des combattants étrangers, spécialement de Tchétchénie et du Caucase" et sa capacité à "coordonner la défense de ses bastions" de Raqqa en Syrie et de Mossoul en Irak, s'est félicité Peter Cook, le porte-parole du Pentagone.

 

 

 

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