Début du récit du "cauchemar domestique" de Sophie Lionnet, la fille au pair tuée à Londres
Les parents de Sophie Lionnet, la fille au pair tuée à Londres en septembre, ont découvert le récit du "cauchemar" de leur enfant lundi 19. Ce sont ses employeurs, Sabrina Kouider et Ouissem Medouni, des franco-algériens, qui sont suspectés de l'avoir tuée puis brûlé son corps.
Le cadavre de la jeune fille de 21 a été retrouvé le 20 septembre dernier dans le jardin des suspects. Ils avouent avoir voulu se débarrasser du corps mais nient l'avoir tuée.
Richard Horwell, le représentant de la couronne au tribunal de Old Bailey, a fait un long récit du "cauchemar domestique" qu'a vécu la jeune fille durant plus d'un an.
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Il a décrit Sophie Lionnet comme une jeune femme "naïve et particulièrement vulnérable", "une proie facile" et même la "prisonnière" de ses employeurs.
La fille au pair, chargée de s'occuper des deux enfants du couple et de faire le ménage au sein du foyer. Selon Richard Horwell, elle a été la victime de mauvais traitements moraux et physiques jusqu'à sa mort comme en témoignent "des fractures au sternum et à la mâchoire, quatre côtes cassées, des hématomes au bras gauche, au dos et à la poitrine".
Sabrina Kouider, 35 ans, aurait quant à elle été la proie de délires paranoïaques, accusant la fille au pair de vol mais aussi de comploter afin de droguer et violer sa famille. Sophie Lionnet, qui selon ses employeurs conspirait avec Mark Walton l'ancien compagnon de la trentenaire, ne cessera de nier ces accusations.
"Ces inventions, ces croyances, constituent un élément central de la raison pour laquelle les accusés ont tué Sophie", a expliqué Richard Horwell comme le relate Le Monde. Il soupçonne les deux suspects d'avoir privé la jeune femme de son portable mais aussi de son passeport, l'empêchant de rejoindre sa famille en France tant qu'elle n'avait pas avoué ce qui lui était reproché. De plus elle était très maigrement payée, voire pas du tout.
Après analyse du corps de Sophie Lionnet, il a été constaté qu'elle était grandement amaigrie, ce qui laisse penser qu'elle ne mangeait pas à sa faim. Une supposition qui concorderait avec le témoignage du vendeur de fish and chips voisin du domicile du couple. Il l'avait déjà vue en pleurs, dévorant les frites que les clients voulaient bien lui offrir.
Après la lecture de lettre poignantes de la jeune fille à ses parents, Richard Horwell a évoqué des enregistrements qui seront dévoilés dans leur entièreté ce mardi 20. Au total, ce sont huit heures de bande audio qui contiennent de véritables interrogatoires de la fille au pair et menés par le couple, afin qu'elle avoue ses supposés méfaits.
Ceux-ci s'arrêtent le 18 septembre, peut-être le dernier jour de la vie de Sophie Lionnet.
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