Députée Jo Cox assassinée : néo-nazi ou perturbé ? les motivations énigmatiques du suspect
Le meurtre de la député travailliste Jo Cox, survenu jeudi 16 a choqué le Royaume-Uni et l'Europe, dans le contexte déjà particulier de la campagne sur le Brexit. De nombreuses interrogations subsistaient ce vendredi 17, mais l'auteur présumé des coups de feu mortels a été interpellé.
La membre de la Chambre des communes (équivalent britannique de l'Assemblée nationale), élue en 2015 dans la circonscription de Batley et Spen (Nord de l'Angleterre), sortait d'une bibliothèque de Birstall où elle avait coutume de rencontrer ses administrés au moment du drame.
Un homme s'est approché et aurait, selon plusieurs témoignages relevés par les médias britanniques, poignardé et fait feu sur l'élue de 41 ans. L'homme aurait tiré à trois reprise, dont au moins une fois alors que Jo Cox était à terre, avec ce que les témoins ont identifié comme une arme "ancienne" ou "customisée".
Transportée en urgence à l'hôpital, Jo Cox a succombé à ses blessures. Par ailleurs, la police a précisé qu'un homme de 77 ans avait été blessé lors d'une altercation postérieure avec le suspect, décri comme très agité au moment des faits et brandissant un couteau de chasse.
Un homme de 52 ans, Thomas Mair, a été rapidement interpellé et la police n'était pas à la recherche d'un autre suspect ce vendredi. Sa personnalité est aujourd'hui au centre de l'enquête afin de définir si le meurtre de Jo Cox avait une visée politique. La députée s'était en effet illustrée par ses combats pour le droit des immigrés et la campagne pour que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union européenne.
Selon plusieurs médias britanniques, Jo Cox recevait depuis environ trois mois de nombreux messages haineux. Les autorités auraient même envisagé de renforcer sa sécurité lors de ses déplacements et à son domicile. Cependant, rien n'indique encore que Thomas Mair ait été à l'origine d'un de ces courriers.
En revanche, un témoin de la scène a affirmé que le tueur aurait à plusieurs reprise crié "Britain first" -"la Grande-Bretagne d'abord"- ce qui pourrait relier le drame à la campagne sur le Brexit. Selon le Daily Mirror, Thomas Mair a été abonnée à un magazine "suprémaciste". Selon un groupe britannique de défense des droits civiques, le SPLC, il avait une "longue histoire commune" avec l'organisation néo-nazie américaine National Alliance.
Ses voisins le présente en revanche comme un homme solitaire mais courtois, ce que confirme sa famille. Celle-ci ne le présente absolument pas comme un militant néo-nazie. En revanche, son frère affirme qu'il avait été soigné pour des troubles mentaux. "Mon frère n'est pas violent ni politisé. Je ne sais même pas pour qui il vote", a-t-il déclaré. Il travaillait régulièrement comme jardinier bénévole dans un parc près de chez lui, à Dewsbury- à quelques kilomètre du lieu du drame-, ou dans une école pour enfants handicapés.
L'enquête devra définir le mobile de Thomas Mair. Son domicile où il vit depuis l'enfance a été perquisitionné par la police. La campagne pour ou contre le Brexit a quant à elle été suspendue jusqu'à samedi 18 tandis que les hommages à Jo Cox se sont multipliés. "La mort de Jo Cox est une tragédie", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron. "Elle était une (députée) engagée et à l'écoute. Mes pensées vont à son mari Brendan et à ses deux enfants".
The death of Jo Cox is a tragedy. She was a committed and caring MP. My thoughts are with her husband Brendan and her two young children.
— David Cameron (@David_Cameron) 16 juin 2016
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