Des milliers de manifestants pour la Marche de la dignité à Paris

Trente ans après La Marche de 1983, un collectif de femmes mené par Amal Bentounsi, a organisé la Marche de la dignité ce samedi à Paris. Près de 4.000 personnes ont marché dans la capitale pour dénoncer les violences policières, le racisme et les humiliations.

Des milliers de manifestants ont défilé contre le racisme dans les rues de Paris ce samedi. Trente ans après la marche de 1983, une soixantaine de collectifs se sont réunis dans la capitale pour dénoncer les violences policières et le racisme au travers de la Marche de la dignité.

Organisée par un collectif de femmes, cette marche symbolique répond à l'appel lancé par Amal Bentounsi, la sœur d’un homme de 29 ans abattu par un policier en avril 2012, à Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis.

"Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte", a expliqué Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.

C'est donc plusieurs rangs de femmes qui ont mené cette Marche de la dignité. En première ligne, Amal Bentounsi animait le mouvement en dénonçant les violences policières au micro: "Aujourd'hui en France, si vous n'avez pas la bonne couleur de peau (...) vous pouvez mourir aux mains de la police", a-t-elle lancé. "On stigmatise les gens issus des quartiers populaires, il y a un mépris. On veut rendre visibles ces gens qu'on ne voit pas. Il faut réaffirmer notre dignité".

Cette Marche de la dignité intervient 10 ans après la disparition de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts dans un transformateur électrique EDF en tentant d'échapper à un contrôle de police. Ce drame avait soulevé un vent de colère dans les quartiers.

A son arrivée à Bastille, le cortège pourra assister à un concert donné par plusieurs artistes dont Disiz, Tunisiano ou encore Kery James, auteur d'un titre en hommage aux deux adolescents.