Deux membres du GIGN mis en examen après avoir abattu un prisonnier en cavale
Deux gendarmes apparentant au GIGN ont été mis en examen suite à la mort d'Angelo Garand, un prisonnier en fuite abattu lors de son interpellation mouvementée en mars dernier à Sueur (Loir-et-Cher).
Si dans un premier temps les règles de la légitime défense semblaient avoir été appliquée par les militaires, le procureur de Blois Frédéric Chevallier a annoncé mardi 26 par voie de communiqué que les deux gendarmes étaient mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Il n'a toutefois pas livré d'éléments nouveaux sur le déroulé des faits qui expliqueraient cette décision, précisant simplement que l'information judiciaire est toujours en cours et que les gendarmes ont été laissés libres sans mesure de sûreté.
Les faits remontent au 30 mars dernier. Selon les déclarations d'alors faites par le procureur, Angelo Garand, 37 ans et en cavale depuis plus de six mois, avait été repéré dans une ferme de la région de Blois.
Lorsque les hommes du GIGN étaient intervenus, il aurait sorti un couteau, l'agitant devant les gendarmes. Ceux-ci auraient tenté de le neutraliser avec un pistolet à impulsion électrique, sans succès. L'homme se serait alors jeté sur l'un d'eux en tentant de le poignarder au visage et au cou. Deux membres du groupe d'intervention avait alors fait usage de leur arme, tuant Angelo Garand. Une enquête avait été ouverte comme il est habituel dès lors qu'un policier ou gendarme abat un suspect.
Les "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" sont punissables de 15 ans de prison lorsqu'elles sont commises "par une personne dépositaire de l'autorité publique" (Article 222-8 du code pénal). La loi prévoit également que les gendarmes peuvent faire usage de leur arme "en cas d'absolue nécessité et de manière strictement proportionnée" et "lorsque des atteintes à la vie ou à l'intégrité physique sont portées contre eux ou contre autrui ou lorsque des personnes armées menacent leur vie ou leur intégrité physique ou celles d'autrui".
Le trentenaire abattu, membre de la communauté des gens du voyage, était connu de la justice pour son casier judiciaire comportant 19 condamnations pour cambriolage et braquage entre autres. En avril 2016, il avait été condamné à deux ans de prison dont neuf mois avec sursis pour cambriolage et recel. Lors du jugement, il avait évoqué une addiction à l'héroïne. Incarcéré à Vivonne (Vienne), il n'était pas revenu après une permission de sortie en septembre 2016.
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