Double meurtre de Gisors : le père incestueux et hémiplégique jugé ce lundi

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La rédaction de France-Soir
Publié le 03 décembre 2018 - 12:18
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Une balance de la justice
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© LOIC VENANCE / AFP
Dennis Mannachez, père incestueux, est jugé dès ce lundi pour le double meurtre de Gisors.
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Denis Mannechez, un hémiplégique de 56 ans, est jugé ce lundi devant les assises de l'Eure. Le procès de ce père incestueux soupçonné d'avoir tué sa fille, avec qui il a un enfant, et son employeur en 2014 devrait durer trois semaines à cause de l'état de santé du suspect, lourdement handicapé et incapable de parler après avoir tenté de se suicider.

C'est un "procès hors norme" qui s'ouvre ce lundi 3 aux assises de l'Eure, à Evreux. Après avoir tué sa fille et l'employeur de celle-ci en octobre 2014 à Gisors Denis Mannachez, le père incestueux, va être jugé.

L'affaire dite du "double meurtre de Gisors" a demandé une procédure particulièrement longue, sur fond de mœurs familiales glaçantes.

Denis Mannachez vivait en effet en couple avec sa fille Virginie et leur enfant, aujourd'hui âgé de 16 ans. S'ils entretenaient cette relation incestueuse depuis a priori les 15 ans de la trentenaire, celle-ci avait décidé d'en finir avec ce couple malsain.

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Elle avait ainsi changé son fils d'école, jeté sa carte SIM, contacté les services sociaux et enfin trouvé refuse à l'étage du garage où elle travaillait, dans la zone d'activité commerciale de la ville.

Mais deux semaines après avoir coupé les ponts avec son père-compagnon, celui-ci a fait irruption dans les locaux de l'entreprise dans la soirée. Virginie et Frédéric Plard, son employeur, sont tués par balles par Dennis Mannachez.

Le père incestueux a ensuite retourné son arme contre lui et tenté de se suicider. La balle a alors endommagé une partie de son cerveau, sans le tuer pour autant.

"Ma mère m’avait (dit) que si elle s’en allait, il la tuerait", s'est souvenu le fils du couple, à l'étage lors du double meurtre, lorsqu'il a été interrogé par les enquêteurs. Il a par ailleurs demandé à ce que le procès se déroule à huis clos.

Une enquête a été immédiatement ouverte et les gendarmes ont découvert une paire de jumelles, une perruque et une casquette dans la voiture du suspect. Ces équipement auraient très certainement pu servir à espionner la jeune femme, qui avait d'ailleurs fait appel aux forces de l'ordre quelques jours auparavant après avoir vu son père "rôder".

Après une longue procédure, les experts ont finalement décrété que le père incestueux était capable d'être jugé. Le procès sera tout de même aménagé puisque son état de santé ne lui permet pas de tenir lors d'une journée entière d'auditions. Le procès durera donc trois semaines.

Denis Mannechez est en outre hémiplégique et très grandement handicapé depuis sa tentative de suicide. Il a notamment perdu l'usage de la parole. Il sera équipé d'une tablette pour écrire les réponses aux questions qui lui seront posées. Ses mots seront projetés sur un écran géant.

Ce n'est pas le premier procès de ce père aujourd'hui âgé de 56 ans. En 2012 à Amiens, il était jugé avec sa femme pour des viols aggravés sur leurs filles dont Virginie. Tous ont cependant toujours assuré que c'était un "inceste consenti" qui avait débuté à leur majorité sexuelle. Le père a écopé de cinq ans de prison dont deux ans ferme, sa peine couvrait alors la détention provisoire qu'il avait effectuée.

La famille avait par la suite coupé les ponts avec le père et Virginie et les deux s'étaient installés en couple. "Virginie c’était sa drogue. Si elle venait à le quitter, c’était sûr qu’il allait s’en prendre à elle et se foutre en l’air après", a expliqué un membre de la famille au Parisien, peu étonné du drame.

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