"Douce France" : Castaner demande la censure de la chanson de Nick Conrad
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé à ce que la vidéo de Douce France de Nick Conrad, dont les paroles appellent notamment à "brûler la France" soit retirée. Il a précisé avoir saisi la justice.
Christophe Castaner a annoncé saisir la justice suite à la diffusion du clip du rappeur Nick Conrad ainsi que demandé la suppression de la vidéo aux paroles provocantes.
L'artiste qui s'était fait connaître avec une première polémique autour de sa chanson Pendez les blancs, a récidivé avec Douce France, titre dans lequel on peut notamment entendre "Je baise la France, baise la France / Jusqu’à l’agonie / Je brûle la France", puis un peu plus loin "cet hexagone, j'l'enc*** sa grand-mère".
"Je condamne sans réserve et sans ambiguïté les propos inqualifiables et le clip odieux de NickConrad. Je saisis le procureur de la République" a tweeté Christophe Castaner. Le ministre de l'Intérieur a également fait savoir que la vidéo devrait être censurée. "À ma demande, la plateforme Pharos œuvre au retrait de ce qui n’est rien d’autre qu’un appel à la haine de notre pays et à la violence".
Je condamne sans réserve et sans ambiguïté les propos inqualifiables et le clip odieux de #NickConrad.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 19 mai 2019
Je saisis le procureur de la République.
À ma demande, la plateforme Pharos œuvre au retrait de ce qui n’est rien d’autre qu’un appel à la haine de notre pays et à la violence.
La plateforme du ministère de l'Intérieur a pour vocation de recevoir les signalements "d'un contenu ou d'un comportement illicite, c'est-à-dire qu'il doit être interdit et puni par une loi française". En l'occurrence Christophe Castaner semble évoquer les délits de provocation à la violence, à la haine ou à la rébellion.
Voir: "Pendez les Blancs": le rappeur Nick Conrad condamné pour provocation au crime
La suppression de la vidéo pourrait cependant prendre du temps. En effet, la procédure veut que le caractère illicite du contenu soit d'abord constaté, puis "le signalement est orienté vers un service d'enquête de la Police Nationale, de la Gendarmerie Nationale, des Douanes ou de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. Une enquête pénale peut être ouverte, sous l'autorité d'un Procureur de la République", précise le site de Pharos.
Par ailleurs "ni l'administration, ni les fournisseurs d'accès à Internet, ne peuvent directement couper l'accès à un contenu. Il faut en identifier l'hébergeur, qui seul peut le supprimer. Il se peut que le contenu soit hébergé dans un pays étranger. Dans ce cas, les contacts avec les hébergeurs sont plus longs".
Relativement anonyme avant Pendez les blancs, Nick Conrad a vu sa notoriété s'envoler suite à cette première polémique (son compte Twitter est passé depuis de quelque 300 abonnés à 4.700). En mars dernier, il avait été condamné à 5.000 euros d'amende avec sursis pour provocation au crime.
Lire aussi:
"Pendez les blancs": Nick Conrad, de l'anonymat à l'incitation au meurtre
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