Draguignan : Patrick Salameh devant la justice pour le meurtre de quatre femmes
Le procès en appel de Patrick Salameh, condamné à perpétuité à deux reprises pour la mort à Marseille en 2008 d'une baby-sitter et de trois prostituées, dont les corps n'ont jamais été retrouvés, s'est ouvert ce lundi 18 devant les assises du Var à Draguignan. Patrick Salameh, 59 ans, chemise grise et cheveux coupés court, est apparu impassible dans le box, demandant à l'ouverture des débats qu'on lui donne accès aux notes qu'il avait apportées. Fatima, une lycéenne marseillaise, puis trois prostituées, Iryna, une Ukrainienne de 42 ans, Cristina, une Roumaine de 23 ans, et Zined, une Algérienne de 28 ans: les corps des ses victimes présumées, toutes disparues en 2008, n'ont jamais été retrouvés. Salameh se voit également reprocher la séquestration et le viol d'une quatrième prostituée, qui a survécu.
Le témoignage de cette jeune femme, qui a pris place ce lundi sur le banc des parties civiles, parvenant avec difficulté à contrôler son angoisse à la vue de l'accusé, sera l'un des points clés de la procédure. "Il n'y a qu'une seule difficulté dans ce dossier: savoir où sont les corps" des disparues, a déclaré en marge de l'audience Me Lionel Ferland, l'avocat de cette jeune femme. De son côté, Salameh, épaulé par trois nouveaux avocats, payés par l'aide juridictionnelle, espère être acquitté. Il avait été condamné, lors de ses deux procès en première instance, en avril 2014 et en octobre 2015, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Il dispose en appel d'un mois d'audience, jusqu'au 20 mai, pour "contester de manière absolue, ferme et cohérente" l'ensemble des faits qui lui sont reprochés, et se débarrasser de son étiquette de "coupable idéal", a expliqué l'un de ses avocats, Me Christophe Bass. En première instance, il avait été décrit par le ministère public comme l'un des plus grands tueurs en série français, un "prédateur sexuel machiavélique", "nuisible pour la société". "Avec son arrestation", c'est un coup d'arrêt à l'"un des grands souffles criminels du début du XXIe siècle", avait souligné l'avocat général, lors du procès pour la disparition des trois prostituées.
Au total, l'accusé a déjà passé au moins 23 années de sa vie en prison : 16 ans pour vol avec armes, avant la disparition des quatre femmes, et sept ans depuis son interpellation, fin 2008, pour les affaires pour lesquelles il est jugé à Draguignan. Sa première victime présumée, Fatima Saiah, une lycéenne de 20 ans, a disparu le 7 mai 2008 à Marseille et n'a pas donné signe de vie depuis. Elle s'était rendue le jour de sa disparition à un rendez-vous fixé depuis une cabine téléphonique par un homme qui lui avait proposé de faire du baby-sitting. Près de deux heures après le rendez-vous, son petit ami qui l'avait accompagnée jusqu'à une station de métro à proximité du lieu, avait reçu un dernier texto: "J'ai rencontré une ancienne copine, je serai de retour ce week-end". La jeune fille n'est jamais réapparue.
Plusieurs mois plus tard, les enquêteurs avaient fait le rapprochement avec les disparitions, en octobre 2008, de trois prostituées, elles aussi contactées depuis des cabines téléphoniques pour des rendez-vous.
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