EgyptAir : les alertes signalant une fumée relancent le débat sur les causes du crash

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 mai 2016 - 14:27
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Le vol MS804 avait décollé de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris mercredi peu après 23h00 (21h00 GMT) et devait atterrir au Caire jeudi à 03h05 (01h05 GMT).
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Alors que jusqu'ici le gouvernement égyptien et les experts semblaient privilégier la thèse de l'attentat pour expliquer le crash de l'Airbus d'EgyptAir jeudi, des alertes automatiques émises par l'appareil peu avant sa disparition relancent le débat sur les causes de sa chute. Dans le même temps, les recherches s'intensifient pour retrouver les corps et les boîtes noires.

Des alertes signalant une fumée et une défaillance du système de commandes de vol dans l'Airbus d'EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée relancent le débat sur les causes du crash, alors que la recherche des corps et des boîtes noires s'intensifient. Jusqu'alors, le gouvernement égyptien et la communauté des experts semblaient privilégier la thèse de l'attentat pour expliquer la chute jeudi 19 du vol MS804 reliant Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, non loin d'une île grecque à 290 km de la côte nord de l'Egypte.

Des médias américains ont révélé vendredi 20 au soir que le système automatisé de communications de l'appareil avait émis diverses alertes deux minutes durant, dont une signalant une fumée d'origine indéterminée à l'avant de la cabine et l'autre une défaillance de l'ordinateur gérant les commandes de vol, avant que l'avion n'entame sa chute. Les enquêteurs français ont confirmé ce samedi 21 l'existence des alertes signalant de la fumée en cabine.

"Les familles veulent les dépouilles de leurs proches, l'armée se concentre là-dessus, c'est ce qui nous préoccupe au premier chef", a commenté pour sa part ce samedi à l'AFP le président d'EgyptAir Safwat Moslem, interrogé sur ces alertes, refusant de confirmer ou démentir. En l'absence de toute revendication d'un éventuel attentat plus de deux jours après le drame, seule l'analyse des débris de l'avion, des corps et, surtout, des deux enregistreurs de vol permettra de faire la lumière sur les raisons du crash.

La France a dépêché un patrouilleur de haute mer doté d'équipements utiles pour la recherche des "boîtes noires" qui devrait arriver dimanche 22 ou lundi 23. Les balises des enregistreurs ne peuvent émettre que "quatre à cinq semaines" avant que leurs batteries ne s'épuisent, a rappelé l'ambassade de France au Caire. Vendredi, les navires de l'armée égyptienne avaient déjà repêché "un membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises", selon le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos.

Il y a six mois, la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI) avait fait exploser une bombe à bord d'un avion de touristes russes au-dessus du Sinaï égyptien, tuant ses 224 occupants. Dans ce contexte, Le Caire et nombre d'experts avaient mis dès jeudi en avant la thèse de l'attentat pour expliquer le crash de l'Airbus, s'appuyant sur le fait que l'équipage n'avait émis aucun message de détresse avant la chute de l'appareil.

Mais vendredi soir, les médias américains Aviation Herald, Wall Street Journal (WSJ) et CNN ont rendu public un compte-rendu d'alertes émises par le système automatisé de communication (ACARS) de l'Airbus deux minutes durant signalant une "épaisse fumée" à l'avant de l'appareil et dans une des toilettes, ainsi qu'une défaillance du système de contrôle des commandes de vol, également situé à l'avant. A Paris, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui a dépêché trois enquêteurs en Egypte, a confirmé ce samedi qu'il y a eu des "messages ACARS émis par l'avion indiquant qu'il y eu de la fumée en cabine peu avant la rupture des transmissions de données". "Il est beaucoup trop pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs de vol", a ajouté son porte-parole.

Selon Philip Baum, un spécialiste de l'aéronautique cité par la BBC, "les instruments de l'appareil se sont éteints".

"Tout cela commence à montrer qu'il ne s'agissait probablement pas d'un détournement, qu'il n'y a probablement pas eu de bagarre dans le cockpit, qu'il s'agit probablement d'un incendie à bord. Maintenant, qu'il s'agisse d'un feu d'origine technique, un court-circuit, ou si une bombe a explosé à bord, nous ne le savons pas", a-t-il jugé. La bombe qui avait explosé à bord du charter russe le 31 octobre 2015 avait désintégré instantanément l'avion, provoquant ce que des experts avaient qualifié de "dépressurisation explosive" en raison de la très haute altitude du vol à ce moment là, environ 11 km, ne laissant aucune chance au pilote d'émettre un message de détresse.

Le vol MS804 avait décollé de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris mercredi peu après 23h00 (21h00 GMT) et devait atterrir au Caire jeudi à 03h05 (01h05 GMT). L'appareil se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m) lorsqu'il a soudainement "effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds" avant de disparaître des radars, selon le ministre grec de la Défense.

 

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