Enseignant agressé par un homme invoquant Daech : ce que l'on sait
Un enseignant a été agressé ce lundi 14 au cutter et aux ciseaux dans sa classe en Seine-Saint-Denis par un homme qui a invoqué Daech, un mois après les attentats de Paris revendiqués par ce groupe djihadiste qui s'en est récemment pris violemment à l'école française.
Le pronostic vital de l'enseignant, blessé superficiellement au flanc et à la gorge avant l'arrivée des élèves, n'est pas engagé.
L'agresseur, qui portait des chaussures militaires de type rangers, en tenue de peintre, ganté et cagoulé, est actuellement recherché après avoir pris la fuite, vraisemblablement à pied, a-t-on appris de sources policières.
L'agression s'est déroulée dans l'école maternelle Jean-Perrin à Aubervilliers, en proche banlieue parisienne, après 07h, alors que les élèves n'étaient pas encore arrivés. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur, arrivé sans arme, s'est saisi d'un cutter et d'une paire de ciseaux qui se trouvaient dans la salle de classe pour blesser l'enseignant.
Le parquet de Bobigny précise que l'homme a lancé: "c'est Daech, c'est un avertissement". L'organisation Etat islamique a revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, les plus sanglants jamais commis en France avec 130 morts et des centaines de blessés.
Cet échange, très bref, a été rapporté par un témoin travaillant à l'intérieur de l'école. L'enseignant âgé de 45 ans, hospitalisé, n'a pas encore, ce lundi en fin de matinée, pu être entendu par les enquêteurs.
Bien que les sources policières se montrent prudentes sur l'hypothèse islamiste, dans le contexte de menace toujours très élevée en France, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est aussitôt saisie de l'enquête ouverte pour tentative d'assassinat sur un enseignant en relation avec une entreprise terroriste, selon des sources judiciaires. Elle a été confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.
Depuis la mi-novembre et les derniers attentats, la sécurité des écoles a été renforcée: interdiction de s'attrouper et, pour l'Ile-de-France, de se garer devant un établissement scolaire, renforcement des patrouilles aux abords des établissements, remise à jour des plans particuliers de mise en sécurité (PPMS, propres à chaque école).
Un plan des lieux détaillé doit être transmis à la préfecture et chaque établissement doit veiller à ce que "la mallette plombée", qui contient notamment un talkie-walkie, une torche électrique, des biscuits de survie, soit en bon état.
Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar-al-Islam, s'en prend violemment aux fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité", accusés d'être "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Le groupe djihadiste actif en Irak et en Syrie, qui a recruté des centaines de jeunes français, appelle à les "combattre" et les "tuer", ainsi que les fonctionnaires des services sociaux.
La menace terroriste est "réelle et permanente" et "tous les lieux publics méritent protection, l'école tout particulièrement", avait déclaré la semaine dernière la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Celle-ci s'est rendue sur place ce lundi matin.
En mars 2012, le tueur au scooter Mohamed Merah, après avoir tué au nom du djihad trois militaires dont deux musulmans, avait attaqué une école juive à Toulouse tuant trois enfants et un enseignant.
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