Enseignants non remplacés : journée d'action dans près de 200 écoles de Seine-Saint-Denis
Occupations d'écoles, tractages, "pique-niques de la colère": face au problème endémique en Seine-Saint-Denis du non-remplacement des professeurs absents, des parents et des enseignants prévoyaient d'organiser des actions dans près de 200 écoles et collèges du département ce mercredi 13. "400 classes du primaire sont sans enseignant chaque jour en Seine-Saint-Denis" selon le décompte des parents, affirme un communiqué du mouvement, qui exige "un enseignant formé devant chaque classe tous les jours de l'année scolaire".
Initiée par le Ministère des Bonnets d'âne, le Collectif des parents citoyens du 93 et la FCPE 93, cette mobilisation marque "le ras-le-bol de familles confrontées, depuis des années, à des difficultés qui ne font que s’aggraver", dans un département déjà défavorisé.
Les villes de Montreuil, où plus de 30 écoles sont concernées par ces actions sur les 49 de la commune, de Saint-Ouen, Aubervilliers et Saint-Denis sont les plus mobilisées. Devant ces quatre mairies, des "pique-niques de la colère" sont prévus à la mi-journée avant un rassemblement à 15h près du ministère de l'Education nationale à Paris.
"Les témoignages se multiplient", expliquent les organisateurs: "une enseignante avec 60 enfants de maternelle durant toute une journée; des parents sommés de prendre des congés pour garder leur enfant; une remplaçante ivre devant des CP". "Déchéance de scolarité", "on cherche des maîtres", proclamaient les banderoles affichées sur l'école Edgar-Quinet d'Aubervilliers. Au groupe scolaire Jules-Vallès à Saint Denis, des parents sont venus déguisés en super-héros pour occuper leur "ZED - Zone d'Education à Défendre". Ailleurs des manifestants, parents et enseignants solidaires, occupaient pacifiquement les bureaux de la direction.
Cette journée d'action est la plus massive depuis le début de ce mouvement lancé en janvier contre les non-remplacements de professeurs absents ou des cours assurés par des contractuels pas toujours formés. Pour lutter contre ce problème endémique qui fait perdre une année de scolarité aux élèves du département, la FCPE 93 a proposé de recruter dès à présent "les 100 à 150 personnes sur liste complémentaire du concours 2015, pour qu'elles soient en classe à temps plein cette année et en formation l'année prochaine".
En Seine-Saint-Denis, le ministère a renouvelé cette année le concours exceptionnel de recrutement, qui n'existe que pour ce département. Au mois de mars, il a attiré 9.150 inscrits pour 500 postes, qui s'ajoutent aux 1.635 postes du concours classique.
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