Escroquerie au crowdfundig : le patron d'une start-up française en prison
Sur le papier, Rifft a tout de la société telle qu'en rêvent les promoteurs de la "French Tech". La start-up située dans le technopole de Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, se veut une prometteuse société aux produits innovants. Un bracelet qui se fixe au cadran d’une montre pour la rendre connectée, un robot intelligent éducatif capable de jouer et de surveiller des enfants, ou un chargeur d'appareil électrique fonctionnant par induction: des inventions dans l'air du temps qui ont permis à l'entreprise d'être sélectionnée pour se rendre au dernier CES de Las Vegas, le rendez majeur des nouvelles technologies.
Mais les enquêteurs soupçonnent que le tout cachait une escroquerie massive. Lucas Goreta, 64 ans, le dirigeant de société a été mis en examen et placé en détention provisoire après 48 heures en garde à vue, comme le rapporte le quotidien Nice-Matin. L'homme a été arrêté à Annecy (Haute-Savoie) où il est domicilié.
La justice soupçonne en effet une arnaque de grande ampleur via l'usage de crowdfunding, soit la possibilité de lever des fonds via des sommes d'argent mises à disposition par des particuliers. Il aurait en effet proposé des produits financiers à 10.000 souscripteurs, leur promettant des royalties sur les ventes des produits innovants quand ils seraient mis sur le marché. L'homme d'affaires a ainsi levé quatre millions d'euros. Or, les produits, eux, n'ont visiblement jamais été commercialisés.
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L'homme n'était d'ailleurs pas un inconnu de la justice puisqu'il avait déjà écopé de 18 mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction de gérer selon Le Dauphiné libéré, pour une précédente affaire d'escroquerie. En 2017, l'homme faisait encore la fierté du high-tech local avec un portrait sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Nice Côte d'Azur, dans sa rubrique "un jour, un talent". L'article est aujourd'hui inaccessible…
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