Espagne : un homme d'affaires sequestré pendant 52 jours
Ce sont "quatre dangereux délinquants" français sur lesquels la police espagnole vient de mettre la main à Marbella, dans le sud du pays, auteurs présumés d'un enlèvement hors normes. Ces individus, âgés de 45 à 57 ans, recherchés depuis le violent braquage en mai dernier d'une armurerie aux alentours de Toulouse (Haute-Garonne), sont également accusés d'avoir séquestré pendant 52 jours un riche homme d'affaires de la région, à qui ils ont soutiré 1,3 million d'euros, a révélé ce mercerdi 16 la police espagnole.
Le 19 mai, deux hommes attaquent une armurerie à Carmaux, près d'Albi. Contre tout attente, le commerçant ne se laisse pas faire et réplique en utilisant une bombe lacrymogène, dissimulée sous son comptoir. Pris de court, les assaillants prennent la fuite, parvenant malgré tout à s'emparer d'un fusil à pompe. Dans leur retraite, ils tombent nez-à-nez avec deux policiers et blessent l'un deux. Ils s'évaporent ensuite au volant d'une Mercedes volée.
Trois jours plus tard, les deux voyous, rejoints par deux complices, enlèvent un riche entrepreneur originaire de la région qu'ils avaient attiré au prétexte d'un rendez-vous d'affaires, selon les informations de la Dépêche du Midi. Pour ce faire, ils prennent de nombreuses précautions: ils passent à son domicile récupérer ses codes de carte bancaire, du matériel informatique et des vêtements, afin de faire croire à sa famille qu'il est parti en voyage. Ils traversent ensuite les Pyrénées avec leur victime, jusqu'à sa résidence secondaire à Platja d'Aro, dans le nord de l'Espagne, avant de s'arrêter finalement à Marbella, dans le sud du pays. Puis, pendant près deux mois, ils forcent l'homme d'affaires à leur transférer de l'argent, à leur acheter de l'or et à rester en contact avec ses proches pour les rassurer: il leur dit que tout va bien, qu'il a juste besoin de prendre de la distance.
Le 13 juillet, les ravisseurs se décident finalement à relâcher leur victime, après 52 jours de séquestration, continuant toutefois à la surveiller de près et menaçant de s'en prendre à sa famille si l'homme prévient la police. Ainsi, l'homme d'affaires, traumatisé, se tait et continue à virer 100.000 euros par semaine aux malfaiteurs. C'est son banquier qui, intrigué par ces transferts d'argents réguliers, finit par alerter les autorités.
L'enquête, menée en collaboration avec la police judiciaire de Toulouse et la gendarmerie française, conduit finalement la police espagnole à l'appartement de Marbella, début septembre. Sur place, les enquêteurs arrêtent les quatre malfaiteurs et découvrent des armes blanches, des armes à feu, des lingots d'or et d'importantes sommes d'argent en liquide. Dans le même temps, la police française arrête un cinquième complice à Toulouse.
La bande s'était rencontrée en prison, où les voyous purgeaient des peines pour braquage ou homicide. L'un d'entre eux était en cavale depuis son évasion de prison où il purgeait un peine à perpétuité pour le meurtre de deux policiers lors d'un braquage à la fin des années 80.
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