Etats-Unis : indignation après la disculpation d'un policier blanc à New York
Plus de 83 personnes ont été arrêtées à New York mercredi dans la nuit alors que des milliers de personnes protestaient contre la disculpation par un grand jury d'un policier blanc impliqué dans la mort d'un père de famille noir à New York. Le 17 juillet dernier, Eric Garner, père de famille de six enfants soupçonné de vente illégale de cigarettes, avait été plaqué au sol par les policiers alors qu'il tentait brièvement de se défendre lors de son arrestation. L'homme de 43 ans, obèse et asthmatique, s'était plusieurs fois plaint de "ne pas pouvoir respirer". Etouffé, il avait perdu connaissance avant d'être déclaré mort peu après. Le médecin légiste avait conclu à un homicide.
La scène avait été filmée par un témoin, et les images font la Une de nombreux journaux dont celle du New York Post de ce jeudi. Par-dessus les photos de la scène cette phrase: "It was not a crime" (ce n'était pas un crime), qui résume sarcastiquement la décision du jury de la veille. Le New York Times s'est, lui, fendu d'un éditorial intitulé "Une recherche de justice dans le cas Eric Garner" dans lequel il est écrit que l'officier de police "a utilisé des techniques interdites pour brutaliser un citoyen qui ne s'est pas montré agressif, n'a pas brandi d'arme et s'est trouvé en infériorité" . En effet, la pratique du "collier d'étranglement" est interdite au sein des forces de l'ordre new-yorkaises. Le Daily News consacre également sa Une à l'événement. "We can't breathe" (Nous ne pouvons pas respirer) titre-t-il.
Le jury chargé de l'affaire ayant disculpé l'agent de police, il ne sera pas poursuivit au niveau local. Mais le ministre de la Justice des Etats-Unis, Eric Holder, a indiqué mercredi dans la soirée qu'une enquête fédérale était ouverte quant à une éventuelle violation des droits civiques de la victime.
Barack Obama a de nouveau tenté d'apaiser les esprits, une semaine après le cas similaire d'un adolescent noir de Ferguson (Missouri) abbatu par un agent de police. "Trop souvent, les personnes ne pensent pas que les gens sont traités de manière équitable. Dans certains cas, cela peut-être une incompréhension, mais c'est parfois la réalité" a réagi le Président américain.
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