Etudiants violentés à Montpellier : le doyen accusé d'avoir envoyé sa "milice"
Violences et graves accusations à la fac de droit et sciences politiques de Montpellier. Quelques dizaines d'étudiants qui occupaient un amphithéâtre dans la nuit de jeudi 22 à ce vendredi 23 ont été évacués manu militari par un groupe d'individus cagoulés et armés de matraques de fortune qui n'ont pas hésité à frapper certains jeunes grévistes.
Mais surtout, plusieurs de ces étudiants accusent l'administration et même le doyen de l'université d'avoir laissé entré ce "commando" afin de mettre fin à l'occupation des lieux.
"Le doyen de la fac de droit était présent. Je l'ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J'ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l'intérieur", affirme l'auteure de l'une des vidéos pour qui la direction de la fac était clairement de mèche avec les agresseurs.
"J'ai vu le directeur d'une institution publique s'enfermer avec un groupuscule extra violent. (...) J'ai vu l'administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d'étudiants en lutte pour leurs droits. (...) Le doyen de la fac de droit, je l'affirme parce que je l'ai vu, a montré à ces hommes, dont il n'avait pas peur, les «cibles»", poursuit-elle.
Plusieurs étudiants ont dû être hospitalisés mais leurs jours ne seraient pas en danger. Le syndicat étudiant Solidaires appelle à un rassemblement devant la faculté de droit ce vendredi à 13h pour dénoncer l'envoie par l'administration de cette "milice fasciste".
Les étudiants accusent également la direction d'avoir interdit à la police d'intervenir. Contacté par France-Soir, l'administration de la faculté n'a pas souhaité commenter ces accusations: "Nous sommes en état de crise car des étudiants cherchent à nouveau à occuper la faculté. Pour l'instant on gère l'urgence". Une dizaine de vigiles et des personnels de l'administration ont été mobilisés pour filtrer les entrées. Les cours ont été maintenus.
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Plusieurs manifestations et blocages ou tentatives de blocages d'université ont eu lieu jeudi 22 dans le cadre de la journée de grève contre différentes réformes du gouvernement. Les étudiants dénoncent notamment le nouveau système d'admission Parcoursup ou la réforme de la licence et du master.
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