Euro 2016 : les Bleus veulent la première place
Les Bleus, toujours devant? Première à se qualifier pour les 8e de finale, la France cherchera ce dimanche 19 à conserver la tête du groupe A contre la Suisse afin d'hériter ensuite d'un adversaire abordable, dans un Euro 2016 qui cumule les incidents causés par des supporters en tribunes. A partir de dimanche et jusqu'à mercredi, les 24 équipes de l'Euro vont disputer leur troisième et dernier match du premier tour, avant qu'on bascule vers les 8e et la phase d'élimination directe.
Pour les Bleus de Dimitri Payet, nouvelle coqueluche des fans français, le choc contre la Suisse à Lille (21h) aura son importance, même si la qualification est déjà acquise. Conserver la pole position, garantie avec un nul, permettrait de rencontrer ensuite un 3e de groupe le 25 juin en 8e de finale (les deux premiers de chacun des six groupes ainsi que les quatre meilleurs troisièmes sont qualifiés). Contre les Suisses, le sélectionneur Didier Deschamps devrait préserver N'Golo Kanté et Olivier Giroud, sous le coup d'une suspension en cas de nouvel avertissement, et faire confiance à Yohan Cabaye et André-Pierre Gignac. Paul Pogba devrait être titulaire et devra maîtriser ses nerfs et sa gestuelle après la polémique de ces derniers jours sur son supposé bras d'honneur lors du match précédents. Les Bleus arrêteront-ils de jouer avec les pulsations cardiaques de leurs supporters? Payet avait marqué le but victorieux en match d'ouverture à la 89e minute contre la Roumanie (2-1) et Antoine Griezmann avait débloqué encore plus tard le match face à l'Albanie (2-0, 1er but à la 90e).
Dans le groupe A des Bleus, tout est ouvert pour les trois autres sélections qui peuvent se qualifier pour les 8e, étape inédite découlant du nouveau format à 24 équipes dans un championnat d'Europe des nations. En même temps que Suisse-France, la Roumanie et l'Albanie se défient à Lyon (21h). Le sélectionneur de l'Albanie, l'Italien Gianni De Biasi, a déjà révélé à la presse le discours tranchant qu'il tiendrait à ses joueurs: "Réussir ou mourir". Anghel Iordanescu, son homologue roumain, a également mis la pression sur ses troupes: "C'est l'opportunité de leur vie, afin de satisfaire le pays entier et les supporters".
Une pression d'un autre genre pèse sur l'UEFA, instance de tutelle du tournoi, qui suit une triste mécanique. Dimanche, une procédure disciplinaire devrait être ouverte contre la fédération hongroise pour les échauffourées provoqués par certains de ses suppporters dans les tribunes au Vélodrome avant le match contre l'Islande samedi (1-1). Les turbulents fans hongrois ont également jeté des fumigènes au coup de sifflet final sur la pelouse de Marseille. Les photos ne sont pas une bonne publicité pour le tournoi: on y voit des CRS postés au pied des tribunes, boucliers dressés devant des supporters bodybuildés, avec la mention "hooligan" tatouée sur le ventre.
Des procédures identiques ont été lancées samedi contre la Croatie et la Turquie pour des débordements de fans à Saint-Etienne et Nice vendredi. Un jugement sportif est attendu lundi. Dans un cas similaire, la Russie a écopé d'une suspension avec sursis pour des incidents au Vélodrome à la fin du match contre l'Angleterre (1-1) samedi dernier. Une semaine après ce traumatisme, vingt supporters russes ont quitté la France samedi après-midi, expulsés depuis Nice à cause des graves affrontements de Marseille, qui avaient fait 35 blessés, majoritairement anglais. Parmi eux, le sulfureux président de l'association des supporters russes, l'ultranationaliste Alexandre Chpryguine qui a tweeté: "Mère Russie, accueille tes fils!". Trois de ses compagnons avaient été condamnés jeudi à de la prison ferme.
Ces derniers jours, les violences des hooligans ont relégué au second plan ce qui était la crainte numéro un avant le début de l'Euro: la menace d'un attentat, encore plus vive depuis ceux qui ont frappé la France en janvier et novembre 2015. Loin des stades du tournoi, en Belgique, des dizaines de perquisitions nécessitant une "intervention immédiate" ont été menées dans la nuit de vendredi à samedi, dans le cadre d'un dossier de terrorisme. Car des centaines de retransmissions publiques de Belgique-Eire (3-0), qui s'est joué à Bordeaux dimanche après-midi, ont été organisées dans le royaume.
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