"Féminicide" en Corse : l'inaction des autorités dénoncée après la mort de Julie

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La rédaction de France-Soir
Publié le 06 mars 2019 - 13:55
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Un homme qui refusait de s'arrêter à un contrôle routier a été mortellement touché par un gendarme dans le Gard
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Julie aurait dénoncé son ex-compagnon aux gendarmes plusieurs fois avant qu'il l'abatte.
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De nombreuses voix se sont élevées depuis dimanche 3 pour dénoncer un "féminicide" prévisible et l'inaction de la justice. Julie a en effet été, selon toute vraisemblance, abattue par son ex-compagnon, dont elle avait dénoncé les violences et le harcèlement depuis des années.

La mort de Julie, mère de famille d'une trentaine d'années, est depuis dimanche en train de devenir un symbole des violences faites aux femmes ainsi que du manque d'écoute et de réaction des autorités, alors qu'un "féminicide" se produit tous les deux jours en France.

Tout indique en effet que la victime a été abattue par son ex-compagnon, qui s'est constitué prisonnier et a livré l'arme du crime. Or de nombreux témoins ont depuis affirmé que l'homme, dont Julie était séparée depuis six mois, l'a harcelée et l'avait plusieurs fois violentée depuis plusieurs années, parfois en public.

Mais surtout, la jeune femme aurait rompu à plusieurs reprises le silence dans lequel sombre de nombreuses victimes de violences conjugales. Une élue locale a confirmé avoir entendu le témoignage de Julie et lui avoir conseillé de déposer plainte. Ce qu'elle aurait été fait à plusieurs reprises selon son entourage. Certains proches crient désormais leur colère contre les forces de l'ordre et la justice.

Voir: Corse: abattue par son ex, elle dénonçait ses violences depuis des années

"Elle m'avait confié il y a quelques mois: «J'ai dit aux gendarmes qu'il a une arme à la maison, Je leur ai dit... allez chez lui! J'ai peur il va me tuer! -Madame! Tant qu'il ne s en sert pas, nous ne pouvons rien faire! -Alors vous ferez quelques chose quand je serai morte!?»", rapporte sur Facebook une de ses amies.  

"Aujourd'hui notre justice française condamne lourdement pour «non assistance à personne en danger»..Mais qui condamnera la justice pour ces mêmes faits? Vous tous, «les justiciers», gendarmes, juges, procureurs, avocats, assistantes sociales... vous tous étiez au courant!", s'indigne-t-elle.

Selon la procureure de la République en charge de l'affaire citée par 20 Minutes, des plaintes avaient été déposées "des deux côtés", notamment par le père de Julie pour menaces de mort. Mais aucun témoin n'avait pu confirmer ces faits. La mère de famille aurait également affirmé ne plus avoir subi de violences depuis octobre 2018. "Toutes les plaintes ont été dûment traitées par les gendarmes", a affirmé la magistrate. Seule une médiation pénale avait été organisée, le casier judiciaire de l'ex-compagnon était vierge au moment du meurtre.

Une marche blanche devrait avoir lieu samedi sur l'île Rousse en hommage à la victime et pour dénoncer une nouvelle fois les violences faites aux femmes.

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