Féministes contre transgenres : polémique autour d'un lieu de baignade à Londres
Féministes contre transgenres: c'est une histoire plus complexe qu'il n'y paraît que rapporte lundi 9 le journal Le Monde. Au nord-ouest de Londres, le parc de Hampstead Heath est au cœur d'une polémique initiée par un groupe de femmes se présentant comme féministes.
Le lieu propose en effet trois étangs ouverts à la baignade. Le premier est réservé aux hommes (et visiblement fréquenté par des gays), le second est mixte et le troisième ouvert uniquement aux femmes. Or, ce dernier est également fréquenté par des personnes transgenres qui se définissent comme des femmes… ce que contestent les femmes qui s'y baignent.
"L’étang des femmes est un endroit où les femmes viennent nager avec leurs filles dans un environnement sans hommes. Elles doivent pouvoir se baigner seins nus sans se trouver aux prises avec une personne dotée d’un pénis" explique Amy Desir, une militante féministe à la tête de la protestation.
Le Royaume-Uni s'est doté en 2004 d'une législation relativement avantageuse pour les personnes transgenres. Pour qu'un homme devienne femme (ou inversement) aux yeux de la loi britannique, il suffit de vivre deux ans comme une personne de son nouveau genre, de se soumettre à un examen psychiatrique et de payer la somme de 140 livres (158 euros) au titre des frais administratifs. Cela reste toujours plus complexe qu'en Belgique ou au Portugal ou une simple déclaration suffit, mais nettement plus accessible qu'en France, où la loi de 2017 impose toujours la décision d'un juge, même si l'opération de réassignation sexuelle n'est plus obligatoire.
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Or, les féministes de l'étang d'Hampstead Head estiment que cette législation permet à des hommes animés de mauvaises intentions de se faire passer pour des femmes et donc d'approcher d'autres femmes dans des espaces jusque-là non mixtes, voire de les abuser.
Même la classe politique britannique est secouée par des interrogations liées à la législation de 2004. Le 1er mai dernier, 300 femmes ont claqué la porte du Labour, le parti à gauche sur l'échiquier politique, qui avait annoncé que ses membres pourraient dorénavant se déclarer comme étant du genre de leur choix sans avoir à se justifier. Certaines démissionnaires avaient estimé dans une lettre ouverte que cette permissivité pourrait permettre à des hommes de se déclarer femmes dans le seul but de prendre des places réservées sur les listes de candidats (sous-entendu réservées aux "vraies femmes"). Elles ont dénoncé cette "auto-identification" qui "empeste l'autorité et la suprématie masculine".
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