Une transgenre a une voix d'homme au téléphone, la banque bloque son compte
C'est une mésaventure peu banale que rapporte le journal britannique The Sun. Sophia Reis, une femme transgenre de 47 ans (qui répondait à l'origine au nom de "Sergio") explique avoir subi une humiliation auprès de sa banque. Celle-ci a en effet gelé le compte de sa cliente après une conversation téléphonique. La cause? Elle avait une voix trop "masculine" pour quelqu'un se prénommant Sophia.
Cette habitante de Nottingham (centre du Royaume-Uni) appelle sa banque, Santander, pour effectuer une opération. A l'autre bout du fil, l'employé lui pose les questions d'usage pour vérifier son identité. Mais il annonce finalement à la quadragénaire qu'elle ne remplit pas les conditions de sécurité nécessaires pour demander une opération, ne s'exprimant pas avec la voix d'une femme.
Le lendemain, en se rendant dans un grand magasin, Sophia découvre qu'elle ne peut pas payer ses achats. Son compte courant a été bloqué.
Se rendant à l'agence elle va décrire une "humiliation incroyable". On lui explique en effet clairement les raisons de ses déboires: "Ils ont dit que ma voix ne correspondait pas à mon profil". Sophia précise au journal qu'elle a effectué le changement de nom auprès de sa banque en novembre 2017 et que par conséquent, l'établissement était censé connaître sa situation.
Voir aussi - Suède: un festival pour les femmes et les transgenres, mais fermé aux hommes
Sophia, mère d'un enfant et qui devrait subir une chirurgie de réassignation sexuelle l'année prochaine, veut maintenant alerter l'opinion publique sur cette discrimination, pour laquelle la banque a annoncé s'être excusée.
La législation britannique autorise le changement de genre à l'état-civil sans avoir à subir une opération chirurgicale. Il est seulement nécessaire de présenter une attestation médicale confirmant que le changement d'identité de genre est permanent.
Lire aussi:
Berlin, terre d'accueil pour Katia, réfugiée transgenre syrienne
Japon: une université de femmes va accepter les étudiants transgenres
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.