Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan, identifié
Près d'un mois après les attentats de Paris, on connait enfin l'identité du troisième kamikaze ayant pris d'assaut le Bataclan au soir du 13 novembre avec Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï. Il s'agit de Foued Mohamed-Aggad, un jeune djihadiste de 23 ans originaire du quartier de La Meinau à Strasbourg, selon Le Parisien. L'état de son corps démembré avait compliqué le travail des enquêteurs. Il a finalement été identifié en fin de semaine dernière grâce à la comparaison de son ADN avec certains membres de sa famille.
Foued Mohamed-Aggad nait en France où il grandit "calmement", apprécié de sa famille et de ses amis et sans jamais rencontrer de problèmes avec la police, selon le témoignage de son père Saïd au Parisien. Il commence à se radicaliser en 2013. Il se laisse pousser la barbe, commence à prier, "mais de là à imaginer ce qui se passerait ensuite...", se désole son père qui, séparé de la mère de Foued depuis 2007, ne vivait plus avec lui depuis. A la fin de l'année, le jeune homme se rend en Syrie, accompagné de son frère aîné Karim, 25 ans, et d'une bande d'amis radicalisés et originaires du même quartier.
Alors que deux frères, Mourad et Yassine Boudjellal, sont rapidement tués sur place, le frère et les amis de Foued Mohamed-Aggad décident de rentrer en France aux mois de février et mars 2014. Ils sont interpellés en mai de la même année et, en octobre, le parquet demande leur renvoi en correctionnelle pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Foued Mohammed-Aggad, lui, est toujours loin. Si sa mère, à qui il donne des nouvelles tous les jours sans rien raconter de ses journées, le croit en Syrie, pour le journaliste David Thomson, spécialiste du djihad, le jeune homme combat en Irak où sa femme a accouché. Son père n'en sait pas plus sur son quotidien. La dernière fois qu'il a eu des ses nouvelles, c'était "il y a quatre ou cinq mois, via Skype". "Comme d'habitude, il ne disait rien de son quotidien, d'où il était ou de ce qu'il faisait. Il répondait juste ça va, ça va, parlait souvent du djihad...", raconte-t-il au Parisien.
Désespérée de le savoir dans un pays en guerre, sa mère, prête à tout pour qu'il rentre à la maison, "quitte à aller en tôle en France", d'après ce qu'elle confie à son fils Karim, incarcéré, lui envoie de l'argent. Il y a quelques jours, elle reçoit un SMS d'un numéro syrien, lui disant que son fils était mort en "martyr" à Paris. Elle aurait alors alerté les autorités, selon BFMTV.
"Chaque fois, je m'attendais à ce que l'on m'annonce sa mort, dans un bombardement, ou pour une autre raison. J'aurais préféré qu'il meurt là-bas, plutôt qu'ici" , explique le père au Parisien. Et de conclure, en pleurs: "si j'avais su qu'il commettrait un jour une chose comme ça, je l'aurais tué avant".
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