Garches : un couple risque une peine de prison pour esclavage

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 20 novembre 2017 - 13:08
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Le couple de Garches, accusé d'avoir exploité une femme, connaîtra le verdict du procès en janvier prochain.
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Un couple de Garches, dans les Hauts-de-Seine, risque deux ans de prison dont un avec sursis pour traite d'être humain. Ils sont accusés d'avoir exploité une femme indonésienne en la faisant travailler chaque jour pour 250 euros par mois.

Un couple de trentenaires de Garches, dans les Hauts-de-Seine, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour traite d'être humain, ou esclavage moderne, jeudi 16. Une femme indonésienne, prénommée Aih, était à leur service et travaillait de 6 à 23h chaque jour pour 250 euros par mois.

Les accusés avaient vécu à Dubaï jusqu'en 2016. Ils étaient rentrés en France avec la femme, à l'origine inscrite dans une agence de femmes à tout faire. Ménage, repas, baby-sitting... elle devait tenir la maison et la ranger lorsque ses patrons recevaient, selon Le Parisien.

Elle enchainait donc de longues journées de travail sans avoir aucun congé."Tous les soirs, elle dépliait un matelas de 3,5 cm d'épaisseur pour dormir au pied du lit d'un enfant", a expliqué son avocat. Le procureur a ensuite ajouté qu'elle n'avait "pas d'intimité, aucune indépendance. Sa patronne avait son passeport... elle était exploitée".

> A voir aussi: Maltraitance: c'est quoi l'esclavage moderne?

Des propos qui sont venus contredire ceux de la mère de famille:"elle ne travaillait pas jusqu'à 23h. Je faisais quasiment tout à la maison. Elle me donnait de l'aide. Et je ne l'engueulais pas", a-t-elle assuré.

Aih s'était finalement confiée sur sa situation à une autre employée de maison, philippine cette fois, alors qu'elle avait emmené les enfants du couple au square. Son amie avait alors prévenu le Comité contre l'esclavage moderne l'été dernier. C'est toujours cette association qui prend soin d'elle aujourd'hui.

Le verdict concernant les patrons sera connu le 18 janvier prochain. Le procureur a requis deux ans de prison dont un ferme pour les deux prévenus.

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