Génocide rwandais : au procès, Pascal Simbikangwa dénonce un dossier "fabriqué de toutes pièces"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 octobre 2016 - 09:22
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
Au moins 800.000 personnes, appartenant en majorité à l'ethnie Tutsi, ont été massacrées en 1994 au Rwanda.
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Le procès en appel de Pascal Simbikangwa, ex-membre de la police politique rwandaise durant le génocide, se poursuit après le rejet mercredi de la demande d'annulation de la défense pour "inégalité des armes". Condamné en premier instance, l'accusé dit n'avoir jamais vu aucun cadavre des 800.000 victimes de ce crime contre l'humanité.

La cour d'assises de Seine-Saint-Denis, qui juge en appel Pascal Simbikangwa, premier Rwandais condamné en France pour le génocide de 1994, a rejeté mercredi 26 la demande de la défense d'annuler le procès pour "inégalité des armes" avec l'accusation.

La défense de Simbikangwa avait argué mardi, jour de l'ouverture de ce procès prévu pour durer 32 jours, qu'elle avait des moyens "dérisoires" comparés à ceux de l'accusation, le parquet du Paris, qui dispose d'un pôle spécialisé pour lutter contre les crimes contre l'humanité. La cour a notamment considéré que ce n'était pas à elle de "se prononcer sur les composantes d'un procès équitable".

Le procès s'est donc poursuivi, avec les questions sur la biographie de l'accusé, détenu depuis 2009 au centre pénitentiaire de Fresnes. Poursuivi pour "complicité de génocide" et "complicité de crimes contre l'humanité", Simbikangwa avait été condamné en première instance à 25 ans de réclusion criminelle.

Il est en particulier reproché à cet ex-officier de la garde présidentielle reconverti dans la police politique après l'accident qui l'a laissé paraplégique en 1986, d'avoir, dans la capitale Kigali, organisé les barrages routiers au passage desquels étaient filtrés et exécutés les Tutsi, d'avoir donné des instructions et livré des armes aux miliciens qui les tenaient.

Tout au long de son premier procès devant la cour d'assises de Paris, Simbikangwa n'avait cessé de minimiser son rôle et sa compréhension des massacres à l'époque. Il avait ainsi répété à la stupéfaction générale n'avoir vu aucun cadavre pendant les 100 jours d'avril à juillet 1994, au cours desquels au moins 800.000 personnes, en majorité des Tutsi ainsi que des Hutu modérés, ont été massacrées.

Il a déclaré mercredi devant la cour que son dossier avait "été fabriqué de toutes pièces". "Je viens de passer huit ans en prison en France, dans le pays de Mirabeau, (...) ce dossier est vide, il n'y a aucun témoignage crédible", a-t-il ainsi clamé.

 

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