Gilets jaunes : la police redoute des morts lors de la prochaine manifestation à Paris
Le ton est à la mesure de la gravité des évènements. Yves Lefebvre, le secrétaire général du syndicat SGP Police FO, dit craindre "des morts samedi prochain tant chez les manifestants que chez les policiers", lors d'un probable acte 4 du mouvement des gilets jaunes.
"Les hommes et les femmes des compagnies d'intervention seront, in fine, à 20 jours de travail consécutifs sans repos (samedi 8, NDLR) avec la peur au ventre", a-t-il précisé. Et d'ajouter que même des "commandants de compagnies de CRS particulièrement aguerris qui disent: «on a eu peur que nos hommes ne rentrent pas au cantonnement ce soir»".
"A un moment donné mes collègues vont vouloir sauver leur peau", en état de "légitime défense qui n'est pas prévu par le maintien de l'ordre", a prévenu le syndicaliste. "Il faut qu'Emmanuel Macron comprenne ce message et qu'il apporte impérativement des réponses et des moyens quantifiés pour neutraliser les casseurs et les pilleurs de samedi prochain", a-t-il conclu.
Lire aussi - Gilets jaunes: le témoignage du jeune passé à tabac par les policiers (vidéo)
Les violences samedi 1er décembre à Paris ont fait 133 blessés, dont 23 parmi les forces de l’ordre. Au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, 18 gendarmes et policiers ont été blessés après l’incendie de la préfecture.
Les syndicats policiers demandent désormais que les élèves-officiers soient intégrés en priorité aux compagnies républicaines de sécurité (CRS) dont ils dénoncent la baisse constantes des effectifs. De son côté, Alliance a réclamé ainsi le "renfort de l’armée pour garder les lieux institutionnels et dégager ainsi les forces mobiles d’intervention", tandis que d'autres demandent le rétablissement de l'état d'urgence.
Le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a annoncé lundi matin qu’un retour à ce régime d’exception n’était "pas à l’ordre du jour", alors que la Garde des Sceaux a semblé peu favorable à ce scénario.
Voir:
"Gilets jaunes": des lycées toujours bloqués, surtout à Marseille
Malgré les violences, les gilets jaunes soutenus par la majorité des Français
Gilets jaunes - Morts, comas, blessés: le bilan des violences de samedi (vidéo)
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.