Gilets jaunes : pas de "violences policières" pour la directrice de l'IGPN
La directrice de l'IGPN a déclaré dans un entretien publié jeudi 13 qu'il n'y avait pas eu de "violences policières" durant la crise des Gilets jaunes. Elle rejette ces termes qu'elle semble lier à un phénomène organisé, comme Emmanuel Macron avant elle.
C'est un terme qu'avait déjà banni de leur langage Christophe Castaner, puis Emmanuel Macron. Mais ce n'est plus le pouvoir politique qui refuse de l'employer mais la directrice de l'inspection générale de la police nationale, la police des polices.
Dans un entretien accordé au Parisien et publié jeudi, Brigitte Jullien "réfute totalement le terme de violences policières. Il y a eu des blessures commises à l’occasion de manifestations durant lesquelles la police a fait usage de la force. Notre travail est de chercher à savoir si cet usage était légitime et proportionné".
La cheffe de l'IGPN semble ici faire la différence entre des "violences policières" qui relèveraient d'un phénomène organisé, et de simples recours excessifs à la force par rapport à une situation donnée. "Nous devons évaluer la proportionnalité et la légalité de la riposte. Il y a peut-être eu des situations où cela n’a pas été le cas. Mais il est encore trop tôt pour le dire". Bref, les policiers peuvent parfois frapper trop fort ou trop vite par rapport aux règles en vigueur, mais cela est contraire aux règles et aux ordres.
Miser sur des ripostes "disproportionnées" risque de faire grincer quelques dents, au regard de certaines images dévoilées ces derniers mois. Début avril, un colonel de la gendarmerie avait reconnu être "obligé d'aller dans le sens" de ceux qui parlent de "violences policières" à la vue d'une vidéo montrant des CRS frapper des personnes à terre dans un restaurant Burger King lors de l'Acte 3.
Voir: Gilets jaunes - un colonel de gendarmerie reconnaît "des violences policières" (vidéo)
Interrogé sur les violences policières, Christophe Castaner avait lui préféré parler de "fautes" ou de "bêtises". Un dernier terme repris par Emmanuel Macron durant le Grand débat. Assimilant l'expression "violences policières" à celle de "répression policière", il avait déclaré que "ces mots sont inacceptables dans un état de droit".
La logique semble donc être la même: refuser le terme de "violences policières" sous prétexte qu'il supposerait qu'elles sont permises voire ordonnées par la hiérarchie ou le pouvoir politique, tandis que les manifestants dénoncent aussi des pratiques tolérées ou insuffisamment sanctionnées.
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